Vraiment pas abouti

Des nazis dans un dessin animé, on aura tout vu. Blague à part, « Vaillant – Pigeon de Combat ! » est un film produit par les studios Vanguard et distribué par Disney (ce n’est donc pas un Disney comme on peut le croire). Il raconte l’histoire des pigeons voyageurs qui portaient des messages aux alliés durant l’occupation de la Seconde Guerre mondiale. L’idée est brillante, la construction du scénario beaucoup peu moins, car voilà, on s’ennuie souvent. On notera surtout de très grosses maladresses de contexte. Ce film s’affranchit de toute les lois de la nature et de la logique, et c’est vraiment très déstabilisant. Sa conception aurait dû être envisagée différemment. Ici, les pigeons vivent dans une société à l’image de la nôtre, faisant d’eux nos semblables, dans le fait et dans le geste. Pourtant il n’y a aucun humain (excepté dans 10 secondes de film), tant et si bien qu’on a l’impression que l’univers est vide de vie, et la guerre ne peut justifier cette absence de figurants. On constatera que ces partis-pris fonctionnement difficilement avec le propos de l’histoire. Je pense qu’il aurait été préférable de faire cohabiter les humains avec les pigeons, comme dans la réalité. Replacer les pigeons dans leur environnement habituel, c’est-à-dire, dans les rues, sur les toits, ou encore mieux, dans un pigeonnier, attendant qu’on leur confie une mission. On pourrait envisager qu’une microsociété se soit formée, mais que les pigeons restent dépendant des hommes. Ceux-ci les enverraient en missions, et le film ferait cohabiter réalité et fiction plus justement que cela n’a été fait. Les scénaristes ont fait en sorte que les pigeons remplissent leur mission de leur propre chef, ils s’engagent dans l’armée de leur propre volonté, ils vont au bar, dans la caserne, ils s’entrainent, font de l’exercice, et il faut le dire, c’est vraiment ridicule. À titre d’exemple, dans 1001 pattes, ou encore Fourmiz, les insectes évoluent dans leur milieu naturel, avec quelques ajustements subtils et amusants, mais le monde n’est pas régi par leurs lois propres. Aucune fourmi ne va se prendre une douche dans sa salle de bain... Ici, on a le sentiment, que les pigeons ont battis une ville à leur taille, et la part de fantastique de l’œuvre ne justifie pas une telle excentricité. L’univers dans lequel évoluent les protagonistes de ce film est raté, en ce qui me concerne. L’histoire quant à elle est sans surprises. Un escadron volant a pour mission de livrer un message de la plus haute importance, les faucons ennemis (les fameux nazis) tentent de les intercepter. Aucun rebondissement, on assiste à une aventure en ligne droite et l’enjeu parait incroyablement facile. C’est aussi un échec à ce niveau-là. Les émotions des personnages ont beaucoup de mal à nous parvenir. Ils sont d’ailleurs indignes d’intérêt, trop fade. Seule l’animation vaut le détour. Elle est soignée, agréable à regarder. Je me rends compte en écrivant cette critique que le film m’a beaucoup moins plu que ce que je croyais, par conséquent je lui mets quatre étoiles à la place de la moyenne prévue.

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