Pan! La consternation!
Fernand Nathan m’avait pourtant appris que la République avait sorti le monde de l’obscurantisme, mais ce bon Fernand avait manifestement omis de me dire que cela avait été fait au forceps…
La Terreur a frappé fort en Vendée, trop fort même pour que cela reste anodin.
Le film nous narre donc l’histoire d’un peuple dépossédé, qui face au géant Goliath se choisit un chef, petit hobereau vendéen qui n’a pour lui que son panache et son passé de marin. Et ce personnage, Charette donc, va mener une guérilla de taillis qui va faire perdre la boule à la toute jeune République pendant quelques longues années.
Le film est épique, sans tomber dans la caricature américaine, les acteurs campent des personnages travaillés, même si parfois un peu trop à l’étroit dans le timing scénaristique je le concède, les dialogues semblent parfois un peu écrits également mais ils cinglent quand même au bon instant. Je pense que l’ouverture du film va faire grincer des dents, parce que la forme est dissonante, voire décalée, mais je trouve cette méthode d’introduction plutôt immersive pour ma part, et cela nous place d’emblée dans un récit étudié et sourcé. L’ambition du film est ainsi donnée, non Vaincre ou Mourir n’a pas pour but de répondre aux canons cinématographiques, il est plutôt une œuvre révélatrice, qui enfonce une porte maintenue fermée depuis trop longtemps. Les quelques maladresses de réalisation en sont ainsi excusées, nous ne nous situons pas dans une dynamique de perfection académique. D’autant plus avec un budget aussi resserré.
J’y allais sans grande conviction à vrai dire, estimant que ces petites révoltes de l’Ouest étaient trop sujettes à parti pris, j’ai quand même pris ma place pour l’avant première, curieux de voir ce premier film produit par le Puy du Fou. Et bien j’ai pris ma petite claque de bon fonctionnement, je dois l’admettre.
Alors oui, le parti pris est là, on veut faire entendre la voix étouffée des vendéens, mais ce film a le mérite de rouvrir le roman national. Et bon sang! C’est rafraîchissant dans ce sens là!
« Tant d’héroïsme perdu, Charette »
« Rien ne se perd Monsieur. Jamais »