Voilà un acteur américain dont on se demandait bien ce qu’il devenait depuis un certain temps. Le documentaire Val nous donne donc des nouvelles bienvenues de Kilmer mais pas seulement… En effet, une mine d’images d’archives permettent au spectateur de revoir les moments clés de la carrière de l’acteur ( bien connue des cinéphiles des années 90/2000ou d’autres plus geek) mais surtout de considérer les confessions de l’acteur sur ses ressentis à des moments donnés. Les anecdotes sur les tournages pénibles ( Batman Forever) ou ceux tournant au fiasco ( comme l’île du Docteur Moreau) sont celles où Val Kilmer parle sans langue de bois sur les coulisses de la profession et là où on découvre un acteur bien lucide ne se laissant pas prendre au piège de sa propre image ou de son propre égo.Chacun a son avis sur la carrière de l’acteur. Pour ma part, j’estime que Top Gun, Willow et Le Saint se démarquent dans sa filmographie surtout car il y fut bien dirigé. Côté vie privée, l’acteur présente ses deux enfants ( piliers de son existence depuis son cancer de la gorge, le diminuant énormément même s’il en est guéri) mais l’aspect le plus touchant, c’est comment Val Kilmer eut cette ultime chance de faire ce qu’il aimait dans son métier d’acteur grâce à son seul en scène sur Mark Twain. S’il y avait eu l’exposition essentielle à Broadway, ce singulier projet aurait peut-être pu devenir un grand film sur l’illustre écrivain. L’un dans l’autre, la force de vie de Kilmer depuis son cancer est de ne pas sombrer et d’arriver à garder de bons moments dans sa vie ( via l’art et des conventions de fans où les gens se rappellent au bon souvenir de ses rôles). Des consolations maigres mais prouvant son repositionnement forcé mais génial face à la vie. Au niveau du rapport entretenu avec sa mère où la religion, j’estime que ces moments très intimes sont un brin de trop dans ce documentaire sur Kilmer dont le but avéré est de plus connaître les positions de l’acteur face à l’industrie ( rôle rempli largement). J’ai bien aimé le moment où les premières images d’archives décrivent le ressenti de Kilmer apprenti comédien de théâtre entrevoyant déjà les arrangements du système et les petites hypocrisies latentes. Quelque part, cette posture d’ « emmerdeur » ( dans le sens constructif du terme et pas capricieux) lui aura valu le soutien de ses pairs acteurs mais en aura fait la hantise de certains réalisateurs ( cf le dialogue musclé avec Frankenheimer). Bref, voilà de bons moments que je vous conseille avec ce documentaire, nullement hagiographique et où Val Kilmer revendique sa liberté d’expression jusqu’au bout tel un Batman impassible, sûr de sa cause.