Et dans la petite lumière du jour, tu vas voir. Tu vas voir la destruction que tu as semé.
Je sors tout juste de ce périple au Liban alors que j'écris cette critique et je ne sais pas par où l'aborder. Peut-être devrais-je commencer par dire que j'ai pleurer. J'ai pleurer comme certain ont pleuré devant Titanic, j'ai pleuré comme j'ai vomi devant "Nuit et Brouillard". J'ai pleuré parce qu'après un film comme celui-ci, on ne plus avoir foi en l'être humain.
Bien plus poignant qu'un reportage, Valse avec Bachir se prend au jeu de l'animation, nous entrainant dans ce qui pourrait paraître un rêve. C'est la guerre, mais ce n'est pas réel. Ce n'est pas vrai. C'est juste inspiré de Sabra et Chatila. Ça ne s'est pas passé comme ça. Mais le film nous laisse dans cette quête mnésique pendant une heure et dix-huit minutes. Presque une heure vingt de bruit, de parole, d'explosion. Une heure vingt de témoignage, de fouille dans un passé sombre. Et les dernières minutes ne sont que silence. Calme. La fin vous donne envie de crier pour ne pas entendre la mort que l'on vous montre à l'écran. Certainement une des plus belles fin du cinéma.
Sur le plan de la réalisation, je ne sais pas quoi dire. Aujourd'hui le cinéma d'animation, c'est la 3D, c'est du motion capture. À côté, on prendrait Valse avec Bachir pour une animation Flash d'un gars de NewsGround. Mais ça fonctionne. L'animation est belle parce que c'est justement de l'animation, c'est un dessin animé et nous ne voulons pas voir la réalité mais bien une fiction. La bande son est superbe, elle colle à merveille avec ces séquences de guerre, tantôt lente et poétique, tantôt vive meurtrière.
Ari Folman réussi sa quête de la vérité et nous plonge dans ce que nous, occidentaux, avons vu de loin, de très loin.
Et ces soldats se souviendront de chaque visages, de chaque cicatrices, jusqu'au regards au moment de l'impact de la balle.