Un OVA au cinéma.

Re-visionnage

Vampire Hunter D est un film d'animation japonais réalisé en 1985 par Toyoo Ashida où nous suivons le personnage nommé D, chasseur de vampires. Ce film est une adaptation du roman du même nom, écrit par Hideyuki Kikuchi et illustré par le grand Yoshitaka Amano.

Ayant de ce film des souvenirs très brumeux, j'ai décidé de le revoir pour découvrir dans les meilleures conditions possibles sa suite "Vampire Hunter D : Bloodlust" réalisé par Kawajiri, dont je fais une rétrospective partielle de l'oeuvre globale.

L'explication de mes souvenirs flous est toute trouvée lors de ce revisionnage. Vampire D n'est franchement pas un film marquant. Il ne me restera probablement pas beaucoup du long-métrage sur le long terme.

Tout commença pourtant bien, avec une jolie première scène où nous voyons ce qui sera le méchant du film (un comte, vampire) se charger de sa proie. Une scène joliment mise en scène et en musique dans une atmosphère très plaisante.

De manière générale, le film a une très bonne exposition. Enfin, c'est assez classique et ce n'est pas véritablement marquant. Disons que je suis sensible à l'ambiance générale et que je suis dedans, curieux de voir où la suite allait me mener.

Nous avons donc une vingtaine de minutes intéressantes avec des personnages sympathiques, bien que marquant ni dans l'incarnation ni dans la profondeur. S'il n'a pas cette profondeur, le protagoniste principal a lui au moins cette incarnation, de par sa prestance et son apparence. Il peut pourtant souffrir de la comparaison visuelle avec sa version illustrée dans le roman original, sous le crayon d'Amano.

En effet, Vampire D Hunter serait probablement un film différent s'il avait été dessiné par le maître japonais qui s'était chargé la même année de "L'Oeuf de l'Ange", film de Mamoru Oshii où le dessinateur avait montré une fois de plus tout son savoir faire. Sur le film de Ashida, les dessins sont criant du classicisme de l'époque. Ils ne sont pas moches mais encore une fois, ils ne sont pas incarnés et n'ont pas de style propre. Je parle surtout dans ce cas précis des personnages, les châteaux et autres éléments de décors étant plus soignés et agréables à l'oeil. Les couleurs sont jolies et contribuent grandement à la création d'atmosphère.

Néanmoins, le film est tout de même desservi par sa technique. Concernant la réalisation, nous sommes vraiment sur quelque chose de classique où le travail du réalisateur semble même parfois plat. L'animation n'est pas non plus au mieux, manquant de fluidité et paraissant datée. Cela aura un charme particulier pour certains et ce sera un problème notable pour d'autres. Que ce soit dans la réalisation et l'animation, les limites sont surtout visibles durant les scènes d'actions, notamment de combats.

Aussi, le film semble trop long pour ce qu'il raconte. Je n'ai rien contre les films qui durent bien longtemps sans avoir un scénario pour remplir ce temps à l'écran, c'est tout le contraire. J'adore la lenteur dans le cinéma et chez moi la contemplation n'a absolument rien de négatif, encore une fois c'est même l'inverse. Ici, c'est juste que le film montre et raconte quelque chose qui ne m'intéresse plus. Si je ne m'ennuie pas terriblement et que je ne passe pas un moment épouvantable, une partie de moi souhaite à un moment que le film se termine vite.

Cela s'explique par la réalisation toujours attendue, manquant véritablement d'imagination parfois. Cette animation défaillante et l'écriture des personnages dont certains sont agaçants de manichéisme sont d'autres justifications. Le film perd clairement de son charme au fil de sa progression et nous avons plus l'impression d'avoir au final vu un OVA classique, voire parfois lambda.

Je n'en n'oublie pas l'exposition du film que j'ai apprécié, le personnage principal et la bande-originale sympathique, faisant de Vampire Hunter D un film qui de base pouvait être plutôt appréciable mais qui est bien trop handicapé par ces défauts importants et nombreux.