Malgré sa fructueuse filmographie, John Carpenter ne s'était jamais attaqué au film de vampires. C'est chose réparée en 1998 avec l'adaptation du roman méconnu "Vampire$" de John Steakley et force est d'admettre que son immersion chez les suceurs de sang est plus que réussie, Big John signant ici un film de vampires sous la forme d'un western crépusculaire magnifiquement bien mis en scène, extrêmement gore et portant indéniablement la patte du réalisateur américain.
En effet, ne lésinant pas sur les effets sanglants, le film sombre dans une histoire prenante, réaliste sur quelques points, analysant le mythe du vampire et se l'appropriant pour le resservir à la sauce Carpenter. L'interprétation sans faille ajoute une personnalité distincte au long-métrage grâce au jeu de James Woods, toujours aussi classe en chef déterminé et apathique, mais aussi grâce aux trop rares Daniel Baldwin et Sheryl Lee, qui font preuve ici d'une conviction étonnante dans leur rôle.
Enchainant les séquences cultes comme la scène d'introduction, le fameux massacre dans le motel ou encore cet affrontement final de toute beauté (un gimmick chez le réalisateur), le long-métrage nous propose également une certaine romance morbide entre deux des personnages principaux, chose que l'on avait pas vu depuis Les Aventures d'un Homme Invisible. À la fois explosif, morbide et désespéré, Vampires s'avère ainsi être immédiatement un petit bijou du cinéma fantastique encore une fois signé John Carpenter.