Vampire marque la fin de la carrière cinématographique "grand public" de John Carpenter, en effet Ghost of Mars en 2001 et The Ward, 10 ans plus tard n'ont certainement pas marqué les esprits. Ce road-movie horrifique n'est pas de la trempe d’œuvres comme L'Antre de la Folie, The Thing ou Assaut, mais Carpenter reste un auteur au sens noble du terme. On pourrait parler de série B "de luxe", les images sont soignées, il filme comme personne les paysages et ses personnages sont des sociopathes plus ou moins sympathiques. James Woods campe un chef de chasseurs de vampires pas commode: brutal, grossier mais loyal. Aujourd'hui on ne ferait plus un film comme ça: l'Eglise catholique en prend pour son grade (je te violente du prêtre à tour de bras) et je ne vous parle pas de la misogynie ambiante - pauvre Sheryl Lee ! (je te violente physiquement ou verbalement cette femme à tour de bras...). C'est peut-être un peu trop... en tout cas le politiquement correct est aux abonnés absents et c'est tant mieux.
Malgré ces excès et le manque de frayeur apporté par les vampires, le film est soigné (musique, photographie, cadrages). "Testostéroné" à outrance le scénario un peu bancal séduit par l'idée que le romantisme 19e lié au vampirisme n'est qu'une franche rigolade.
Et bien cette vision carpentérienne dépoussière avec jubilation le mythe. Vampire est, à sa manière déglinguée, culte.