--Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au dernier chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux aller directement au deuxième paragraphe. Bonne soirée. --


Je ne me transformerai plus. Ça a été comme une parenthèse dans ma vie, mais je retourne à la normale. Voila, c'est fini. Ça a été un long mois, plein de découvertes croustillantes et de déceptions cuisantes. Un élan de films fantastiques qui m'ont fait pousser des ailes, puis la chute, brutale. C'est dommage. Mais il me reste un dernier film avant de donner mon jugement final. La ligne d'arrivée de ce marathon effréné. Un ovni dans la collection par ailleurs. Vais-je être déçue comme pour les autres ? Il a une note SC étonnamment haute pourtant, pour... une comédie.


Donc Vampire en toute intimité, l'un des derniers films de vampire à ce jour. Et étrangement, bien qu'il soit le dernier que je visionnerai dans le cadre de mon mois vampire, il n'en reste pas moins une première : la première comédie. On avait déjà eu Le Bal des Vampires qui se voulait parodique, et qui était très... Caucase à certains passage, mais il relevait plus du brillant que de la comédie, et je l'ai regardé avec mes yeux de cinéphile pour y dénicher le génie. Et, alors que pour ce soir je ne m’attendais pas au génie, j'ai une fois de plus été surprise. Alors je ne vais pas dire que c'est une chef-d'oeuvre non plus, mais sincèrement, ce film est génial. Il est drôle, vraiment, basé sur un concept innovant et vraiment intéressant, et présente des personnages... Assez inédits pour un film de vampire. Ce qui est dur quand on écrit une critique de comédie, c'est de ne pas simplement réécrire les répliques génialement drôles. Et pourtant il y a de quoi faire, mais je laisse à mon lecteur le plaisir de les découvrir.
Pour ma part et pour essayer d'écrire quelque chose un minimum constructif, je vais remettre le film dans le cadre de mon mois vampire. Je n'aurais pu trouver mieux pour conclure l’expérience. Le film reprend tous les codes, ces codes qui ont été appliqués, violés, renversés, ré-inventés, tout au long du mois -pour moi, tout au long du siècle -pour l'Histoire du cinéma. Le film propose, avec assez de réalisme finalement, ce que serait ces codes dans le monde réel et s'ils étaient appliqués par des personnes et non des personnages. On ne se reflète pas dans le miroir ? Faisons un théâtre de marionnettes. On ne peut pas voir le lever du soleil ? Donnons une utilité aux vidéos nulles de Youtube. Etc. Les personnages sont à mi-chemin entre les différents princes des ténèbres qu'a pu nous proposer le septième art et des anti-héro loosers et has been, comme disent les jeunes. Mais que peut-on espérer de mieux de la part de personnes qui ont 20 ans depuis 800 ans ?
Le film a beau revêtir la forme génial du documentaire, qui tend avec beaucoup de justesse vers les programmes télévisés de type "c'est mon choix" et compagnie, il n'en manque pas moins à son devoir de citer les grands piliers du genre. Et c'est là que finalement, une certaines réflexion émerge du film. Pardonnez-moi, je cite quand même, malgré que je m'étais promis de ne pas le faire, mais le "Arrête de dire à tout le monde que tu es Twilight", ça veut tout dire. On ne parle plus de Dracula ni de Nosferatu, d'ailleurs celui-ci est cité un peu plus loin, avec un "tu ne sais même pas qui c'est" très révélateur. Effectivement, l'un des personnages est un hommage au personnage de Murnau, mais celui-ci est distant et opaque, utile pour certains gags, mais pas mis au premier plan, car il relève plus du monstre que de la personne. Alors on y vas avec les citations à tour de bras, de Twilight à Blade, en passant par les chasseurs de vampire qui ont fleuri sur les écrans ces 10 dernières années. Une citation habile et brillante au Bal des Vampire, avec le reflet de cette fête minable dans la salle des fête du quartier, dans le miroir, avec seulement deux personnages qui s'y reflètent (cette phrase est moche mais j'arrive pas à mieux la formuler). Mais de Dracula ou de Nosferatu, point. Car il ne fait plus peur le roi de la nuit. Il amuse. On regarde les vieux films de la Hammer et d'Universal avec condescendance. Qui aurait peur de ce prince en cape, se transformant en chauve-souris en plastique ? Plus personne. Et c'est pourquoi ce film, synthèse de l'histoire du vampire au cinéma, est une comédie et non un drame, un film d'horreur ou quoi que ce soit d'autre.


Alors voila, mon traitement s'arrête ici. Je suis devenue ce que je voulais, en allant même vers un extrême que je n'avais pas désiré au départ, mais je suis revenue à la normale. Je me suis fâchée avec l’expérience, l'ai reniée même, puis, grâce à ce dernier film, me suis réconciliée avec mes chers vampires. Ils sauront toujours me surprendre, aller se cacher dans des coins du cinéma ou on ne les attendrais pas. Pour pouvoir sucer le sang de leur victime en toute impunité.

Zalya
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le 6 déc. 2016

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