Après le succès de la nouvelle version de The Mummy et de sa suite, Universal continuait sur sa lancée en convoquant cette fois tout un bestiaire issu de ses classiques de l'épouvante. Et qui de mieux pour prendre les commandes de ce cross-over rappelant les rencontres improbables des 40's / 50's que l'instigateur du carton précité, Stephen Sommers lui-même ?
Sauf que passé un prologue aussi sympathique que bancal en forme de gigantesque hommage à James Whale, il est malheureusement clair que le solide artisan derrière de modestes réussites telles que Deep Rising ou Huckleberry Finn a laissé place à un réalisateur un brin tape-à-l'oeil, plus intéressé par un mouvement de caméra "trop stylé" que par une façon pertinente de raconter son histoire.
Un récit d'ailleurs bordélique et poussif, se contentant de balancer le plus de monstres possibles sans que cela implique un minimum de cohérence ou une quelconque dramaturgie digne de ce nom. A la place, le spectateur aura droit à une interminable chevauchée à base d'action tirée par les cheveux (ça se mange des pains, ça vole dans tous les sens sans se casser quoique ce soit) et d'effets digitaux déjà voyant à l'époque mais carrément ignobles aujourd'hui.
Pour un ou deux plans iconiques, nous devront subir un aspect factice tout du long et des personnages affreusement schématiques, sans aucune saveur ni profondeur, la palme allant à un Dracula de pacotille affublé de succubes connes comme leurs ailes. Peu concerné, le casting ne cherche même pas à sortir son épingle du jeu, interprétant mécaniquement des coquilles vides.
Foirant même le potentiel tragique d'un final qui évitait pourtant de sombrer dans le happy-end en bifurquant vers un prosélytisme malvenu, Van Helsing est un blockbuster qui aurait pu être jouissif mais qui n'aboutit qu'à un délire boursouflé et sans envergure.