Stephen Sommers adore revisiter les mythologies du cinéma comme il l'a prouvé avec la Momie, et ici il rassemble tous les vieux monstres qui firent les beaux jours du studio Universal dans les années 30 ; voir la créature de Frankenstein, Dracula, le loup-garou et Mr Hyde dans un même film, tous les fans en rêvaient, c'est chose faite. A ce titre, le prologue en noir et blanc esthétique est un clin d'oeil avoué au Frankenstein de James Whale où Karloff incarnait la Créature.
Ce revival efficace des mythes du ciné fantastique ne laisse aucun répit au spectateur grâce à un scénario diaboliquement inventif, une réalisation inspirée, un héros charismatique, une héroïne forte jouée par une sublime Kate Beckinsale, et de grosses scènes d'action aidées par des Fx qui n'ont pas peur d'en faire trop. Le relookage du chasseur de vampires crée par Bram Stoker doit beaucoup au jeu de Hugh Jackman, survolté, prêt à dégommer du démon avec une panoplie d'armes surprenantes, tandis que Richard Roxburgh campe un Dracula théâtral qui surjoue un peu. Ce petit défaut est rattrappé par ce cocktail explosif qui est un subtil mélange entre film-hommage et relecture des grands classiques, plus proche des attentes du public d'aujourd'hui. Avec en prime une photo superbe (celle du prologue en noir et blanc est très évocatrice) qui imprime une ambiance et un visuel impressionnants ; à ceci s'ajoute la musique efficace d'Alan Silvestri qui colle bien aux scènes angoissantes. Un pur régal du début à la fin.