Viggo, prince des remakes ?

Si le "Vanishing Point" de 1971 est devenu un classique de la contre-culture américaine, son remake de 1997 est totalement tombé dans l'oubli. Il faut dire aussi qu'il s'agit en fait d'un téléfilm diffusé sur Fox TV... J'étais donc assez curieux de découvrir cette bizarrerie !

Clairement, on retrouve quelques travers de ce type de productions. La musique "midi" presque transparente. Les fondus noirs réguliers, afin de placer des coupures publicitaires. La photographie terne des séries TV de l'époque.

Malgré tout, il y a de bonnes idées et des bonnes exécutions dans cette cuvée 1997. La trame du film original a été reprise : individu au passé chargé, Kowalski fonce à travers les USA avec son Dodge Charger blanc de 1970 (et oui, ils n'ont pas osé changé la voiture !), coursé par la police. Les grandes étapes de son épopée seront à peu près similaires, si ce n'est quelques ajustement (la fameuse motarde nue est maintenant habillée...).

Toutefois, le film parvient à transposer l'histoire aux années 90. Téléphone portable et vision nocturne seront de la partie. Quand l'aspect contre-culture fait place à une méfiance généralisée envers le système.

Quant à Kowalski, si dans la version 1971 les raisons de sa fuite en avant chargée aux amphétamines restaient énigmatiques, elles sont ici très explicites. Il fonce afin de retrouver sa femme enceinte en délicate posture. Un postulat un peu gros, et qui arrive peu subtilement. Mais ça a le mérite de fonctionner.

Enfin, cette itération de "Vanishing Point" a deux gros atouts pour elles. D'abord, des courses poursuites nombreuses et étonnement bien conçues, surtout pour un téléfilm. Autant dans les cascades que le découpage des images. Elles auraient pu sans mal se trouver dans un long-métrage de cinéma endiablé. Avec en prime de jolis paysages, dont Monument Valley.

Ensuite, les acteurs. Keith David en agent du FBI facho sur la bords. Mais surtout Viggo Mortensen, alors peu connu, en Kowalski. Un excellent choix, l'acteur ayant un air à la fois troublé et attachant, idéal pour ce personnage. L'ami Viggo semblait à l'époque accroc aux remakes, puisque l'année suivante il tournera non pas un, mais deux remakes d'Alfred Hitchcock !

Par contre je reprocherai la fin qui se veut ambigüe, mais assez difficile à avaler.