Damon est un ancien héros de la police,désormais retraité et cloué dans un fauteuil roulant suite à une blessure récoltée en service.C'est surtout un ripou faisant partie d'un vaste réseau impliquant flics,notables et politiciens,et il mène une vie luxueuse en trempant dans tous les trafics de la ville.Un soir,il oblige Vicky,son aide-ménagère qui est une ex criminelle,à sortir faire une tournée de collecte d'argent auprès de différents malfrats.Ce sacré George Gallo n'en rate décidément pas une!Ce spécialiste du thriller de série Z finissant généralement en DTV est ici réalisateur,coscénariste et coproducteur de ce méli-mélo inconsommable qui devrait être rappelé par le fabricant et viré des rayons tel une vulgaire pizza Buitoni.Ceux qui ont vu certains de ses opus précédents,genre "Columbus Circle" ou "The Poison Rose",sont encore en hyperventilation et n'ont pas eu le temps de récupérer alors que survient ce "Vanquish" destiné à les achever.Visuellement,c'est une horreur propre à vous flinguer définitivement la rétine.Il y a un code couleur,c'est le fluo désaturé,un régal de connaisseur,et le fringant cinéaste gère l'image sur le mode du fondu enchaîné heurté,un truc atroce à regarder.Il n'y a aucun rythme et l'histoire est tellement vide que ça meuble de manière pathétique.Ainsi se succèdent les trajets à moto de Vicky qui va chercher un sac de pognon,revient chez Damon le lui apporter puis repart en chercher un autre,et ainsi de suite.Pour égayer ces équipées motorisées,on nous montre ce qui se passe dans la tête de la fille,et comme elle pense à ce qui vient de lui arriver on nous refourgue des extraits des scènes qu'on vient de voir.On pourrait si on était vindicatif appeler ça de l'escroquerie en bande organisée.Quant au scénario,c'est la purée intégrale.On ne comprend rien aux buts des protagonistes ni aux rapports qu'ils entretiennent exactement,et il n'est pas certain que les auteurs eux-mêmes pigent ce qu'ils ont écrit.On assiste donc à une intrigue répétitive qui voit la nana aller dans différents endroits mal famés où elle rencontre des gangsters aux caractéristiques folkloriques variées.Il y a des allemands,des blackos,une folle tordue,un curé et un syndicaliste,pour tous les goûts en somme.A chaque fois ça se déroule de la même manière,Vicky arrive,des mecs aux gueules patibulaires la regardent de travers pour bien montrer que c'est dangereux,puis ils renâclent à lui filer le pognon qu'ils sont pourtant censés lui remettre,et ça se termine en flingage bas de gamme et en poursuite mal filmée,la gonzesse s'en sortant à tous les coups.Damon,depuis sa chaise à roulettes,suit ses évolutions via une caméra et la dirige car elle est aussi munie d'un micro et d'écouteurs,lui donnant de précieux conseils du style "barre-toi de là!" quand on commence à lui tirer dessus ou utilisant sa locution favorite,"merde!",quand ça ne se passe pas comme il l'avait prévu,c'est-à-dire à chaque fois.De temps en temps,pour aérer,on va voir une bande de flics pourris gras du bide qui sont en liaison avec Damon et tentent de corrompre un agent du FBI qui pourrait les faire tomber.Gallo parvient toujours à recruter pour ses sous-produits avariés quelques vedettes sur la touche,et là c'est tombé sur Morgan Freeman et Ruby Rose.Ce vieux Morgan,84 ans quand même,est un habitué des Gallo's movies et a le privilège de jouer assis,c'est l'avantage d'interpréter un handicapé.Il serait faux de prétendre qu'il force son talent mais il assure un minimum.Ruby,moche comme un pou avec sa boule à zéro,confirme qu'elle est une actrice nulle et offre un festival d'air maussade,de regards noirs et de mâchoires serrées.Le reste de la distribution est particulièrement minable et aligne des comédiens vus dans les précédentes oeuvres du réalisateur comme Julie Lott,productrice exécutive et petite amie de Gallo,Patrick Muldoon ou Nick Vallelonga,figure de la vidéo Z en tant qu'acteur et cinéaste,qui présente la particularité d'être le fils du mec qui a inspiré le personnage de Tony Lip dans "Green Book".