Jean-Luc Magneron nous entraîne au cœur d’un voyage qui, à coups sûr, vous donnera des haut-le-cœur. Pour la première fois, il a pu filmer dans l’ancienne République du Dahomey (l’actuel Bénin), patrie de naissance du vaudou (appelé « vodún ») et en a rapporté des images à la fois saisissantes et exceptionnelles.
Comme son titre l’indique, Vaudou, entre vivants et morts, le sang (1972) est une immersion au cœur de cette pratique qui oscille entre culte religieux et sorcellerie. Pendant 90min, les rituels spectaculaires s’enchaînent sous nos yeux, entre le coma sacré (un rituel pratiqué sur des cadavres), les cas de possessions, la transe, les initiations des jeunes filles et les sacrifices d’animaux en tout genre, il est chaudement recommandé de regarder ce film à jeun.
Les images et les commentaires en voix off (du réalisateur) sont parfois tellement WTF que l’on jurerait avoir affaire à un film d’exploitation (mondo) ou un mockumentaire, tant tout cela paraît improbable. Pourtant, tout ce que vous verrez dans ce film est réel, filmé lors de cérémonies ayant lieu dans ce qu’ils appellent des « couvent de brousse ».
Un documentaire rare et exceptionnel (rares sont les cinéastes qui ont pu filmer de l’intérieur avec autant de liberté des rites vaudou, qui sont normalement interdit à la vue du profane). Âmes sensibles s’abstenir, pêle-mêle, on y retrouve
un égorgement de poulet (que les novices doivent manger intégralement, aussi bien le bec que les plumes), la scène suivante, c’est la décapitation à pleine d’un poulet vivant, puis celle d’après, on se retrouve dans l’antichambre de la mort avec des rites funéraires sur plusieurs jours pratiqués sur des cadavres. Un peu plus loin, on retrouve des jeunes vierges qui se font entailler les seins et diverses scarifications sur le visage avant de se faire recouvrir d’une poudre noire à base d’excréments de serpent et d’œufs de tortues broyées.
Quand on pense avoir subit le pire, le film parvient encore à nous surprendre avec
le viol d’un enfant à l’aide d’un phallus en bois
(toujours lors d’une cérémonie), puis le film viendra se conclure sur le sacrifice d’un chien vivant qui subira (là encore sous nos yeux)
un égorgement, une décapitation, suivi d’un démembrement.
Une œuvre inclassable et surréaliste, qui fut produite par la Gaumont. Des images difficilement supportables, à ne réserver qu’aux initiés ou à un public averti. Une expérience cinématographique qui ne vous laissera pas insensible.
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