Mehdi Senoussi et ses deux co-scénaristes Akim Sakref et Haris Cheguettine déroulent implacablement et de façon très réaliste la mécanique de surenchère de cette prise d’otages. Celle-ci est inspirante au cinéma, surtout lorsqu’il s’agit de défendre une cause et de se faire entendre. On pense ainsi récemment à Money Monster. Mais c’est une première au Pôle Emploi. La réussite de Vaurien, c’est qu’il se garde bien de choisir un camp et de s’acharner sur des responsables. Il dénonce surtout un système déshumanisé, à la manière de Ken Loach dans Moi, Daniel Blake ou de Stéphane Brizé dans En guerre.
Le film fait en sorte que le spectateur ressente de l’empathie envers la plupart des personnages, à tour de rôle. Avec Red, évidemment, on ressent la peur liée à sa prise de risque et à ses propres limites qu’il déplace sans cesse. Son masque ne cache pas seulement son visage, mais aussi la honte d’en être arrivé là. Puis, avec le directeur de l’agence, le conseiller de Red et leurs collègues, qui ont peur car ils ne reconnaissent pas en cet homme déterminé avec un flingue à la main la personne qu’ils ont accompagné pendant toutes ces années. Le film montre d’ailleurs très bien la part d’humanité de ces gens qui tentent de faire leur travail, tout en étant eux-mêmes broyés par le système et le manque de moyens.
Retrouvez l'intégralité de la critique sur CinéSéries.com