Ce n’est pas sur le plan de l’humour que la série va remporter l’adhésion. La majorité des ressorts comiques tourne autour de situations absurdes ou de petites blagues transgressives. Mais tout cela reste bien sage si on est déjà familiarisé avec les précédentes créations de Matt Groening. Les fans seront déçus du manque d’inspiration dans ce domaine. Le premier épisode de la saison est un trompe-l’œil, épuisant en moins de 30 minutes le potentiel humoristique de Bean. Une fois sa caractérisation cernée, que l’on comprend qu’elle n’a pas peur de se dresser face à des brutes et qu’elle peut se mettre nue devant son père, on a quasiment tout vu. Pour le reste – du moins pour la moitié de saison qui a été mise à notre disposition – Désenchantée nous laisse vite sur notre faim, permettant de timides rictus de temps à autre. Compte-tenu du contexte actuel, et tout ce qui tourne autour de la question du féminisme, on aurait apprécié que la série ose un humour plus tranchant.
Désenchantée est finalement plus proche du drame existentiel que d’une véritable comédie faite pour nous plier de rire sur notre canapé. Bean comme Elfo ont toujours subi le milieu social auquel ils appartenaient. Leur alliance leur permet de s’émanciper pour comprendre au fond qui ils sont. Ce qui en ressort, c’est un profond malaise intérieur, qui s’infiltre en sous-marin un peu partout dans l’ambiance de la série. Une impression de dépression diffuse qui fait un peu patauger la série plutôt que de la propulser dans une galaxie permettant de s’émouvoir de leur apprentissage sauvage. La série a un réel problème avec ses promesses : elle n’en tient (quasiment) aucune ! Le seul aspect sur lequel elle se montre irréprochable est le visuel.
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