Ça y est, Dan Gilroy, le papa du très bon Nightcall, nous revient et cette fois-ci sous la bannière de Netflix. Et il n’a ni abandonné Los Angeles, ni le couple Rene Russo/Jack Gyllenhaal, ni les ambiances crasseuses de la ville éclairées au néon.
Et tout ça pour quoi ? Pour un étrange thriller horrifique, centré sur le monde de l’art. En deux mots, un vieux crève, sa voisine se trouve être une collaboratrice d’une galerie d’art un peu trop curieuse, elle visite l’appart du vieil homme qu’elle trouve surchargé d’œuvres d’art. Et banco ! Car ses tableaux se vendent comme des petits pains…
Sauf que… Sauf qu’ils semblent maudits.
Bref, pas un mot de plus, je vous laisse apprécier (ou pas...) le nouvel évènement Gilroy. Mais côté film, ça donne quoi ?
D’abord la tension… Les ambiances bien travaillées happent le spectateur sans abuser des jump-scares. On joue plutôt avec la musique, la lumière, le son… Immédiatement, des idées sortent du lot pour participer à cette tension : l’instrument à corde et le courant d’air, plutôt ingénieux, la pièce surchargée d’éléments dans la galerie Dondon (qui n’est pas sans rappeler la chambre remplie de Pennywise dans le remake de Ça),... En gros, ça marche plutôt bien (si l'on exclue quelques clichés du cinéma horrifique – la poupée... – et quelques effets spéciaux too much – la peinture...).
Mais de là à dire que c’est horrifique ? Malgré quelques fulgurances gores, le film reste bien gentillet et vient plutôt se classer dans la catégorie thriller plutôt qu’en pleine épouvante…
Passons…
S’en suit les personnages, tous campés par de très bon acteurs. On a parlé de Russo et Gyllenhaal (sans faute d’orthographe s’il vous plaît), on pourrait encore évoquer Malkovich ou Natalia Dyer (Nancy dans Stranger Things). Ils campent tous des personnages plutôt excentriques, que l’on pourrait presque trouver caricaturaux si le milieu de l’art lui-même ne l’était pas tant.
Cliché, pas cliché ? A vous de juger… N’empêche qu’ils nous offrent tous des performances convaincantes (bien qu’on aurait plus voulu voir Malkovich peut-être, et entendre un peu moins hurler Dyer).
Et l’histoire, pour finir ?
Rien de neuf sous le soleil. On parle d’un artiste maudit et de son œuvre qui le lui rend bien. Inconnu de son vivant, il semble bien vouloir se venger après sa mort. Ou peut-être cette malédiction naît-elle seulement des dernières volontés bafouées du peintre ? Qui sait ? Reste qu’en plus d’être divertissant, Gilroy nous amène une petite réflexion sur le monde de l’art contemporain et ses entrelacs un peu trop poussés avec celui de l’argent…
Que dire en résumé de Velvet Buzzsaw ? Un petit film sympathique, divertissant, à l’ambiance légère mais bien travaillée et servie par une excellente brochette d’acteurs. Aucune révolution en vue, mais un visionnage agréable.