Petite, je me suis souvent sentie marginale musicalement parlant. Alors que mes copines étaient amoureuses des boys band du moment, je frissonnais sur Paul McCartney, Elvis, Jim Morrison ou encore John Fogerty... J'étais groupie des Beatles, des Stooges, du Velvet underground, des Creedence et déjà consciente qu'étant enfant des 90's, jamais je ne les verrai en concert !
Heureusement, cela n'a le moins du monde empêché mon imagination de divaguer et il m'arrivait souvent de m'imaginer en live, électrisée par la musique, bouleversée par les prestations habitées des rock stars, en transe à la fin d'une chanson. Mazette... ça c'était du live à l'époque !
J'ai fait des centaines et des centaines de concerts depuis, à la recherche de cette sensation, de cet orgasme musical et ce film me l'a donné !
"Velvet Goldmine" est cette "fausse" madeleine de Proust, la madeleine de mes rêves, de mes premiers émois fantasmés sur une époque inconnue, dépassée. La B.O est fantastique, dès le début avec "Needles in the Camel's eye" je replongeais direct dans un état second, j'étais pourtant sevrée du Flower power depuis des années mais on n'oublie pas si facilement ses premiers amours, hein ?!
Le film est loin d'être parfait mais possède beaucoup de qualités pour ceux qui se laissent tenter par le côté sombre du khôl et le côté lumineux des paillettes.
Leurs reprises sont vraiment à la hauteur des titres originaux, grâce au côté "clip" de certaines scènes et au talent des artistes.
Pour en citer quelques unes, "2HB" reprise par un Thom Yorke aux forts accents Bowie est magnifique, J.Rhys Meyer s'en sort bien avec son "Baby's on fire" sexy et intense, mais Ewan McGregor (Curt Wild ! non-de-diou !) m'a mis des étoiles plein les yeux et des frissons plein le...
En même temps, le mélange enivrant Ewan et Iggy a toujours fonctionné chez moi. J'aime beaucoup la voix d'Ewan et je surkiffe celle d'Iggy, mais là ?! Sa voix rauque, sa version de "Gimme Danger" façon Morrison-Iggy-Cobain est divine ! Je n'arrive pas à me l'expliquer et j'ai même eu honte de le penser, la prestation d'Ewan me bouleverse plus que celle des Stooges. La tension est plus que palpable, cette montée en puissance est magistrale, on est aussi tendu que le cuir de Curt Wild. Pourquoi ne pas avoir mis "Gimme danger" dans la B.O ? C'est vraiment regrettable.
Certains plans sont fifous, les costumes colorés me font rêver et les acteurs s'en sortent bien (le surjeu de certains rajoute même au kitch du film ce qui, au final, n'est pas si dérangeant, mouarf !).
Avec l'enquête et les différents flashbacks, on découvre comment le journaliste s'est trouvé et affirmé tandis que les 3 autres personnages principaux perdent pied. Dans certaines scènes, on peut même suivre 2 flashbacks entrecoupés et cela peut vous perdre à certains moments. Car même si utiles dans la découverte des personnages et le déroulement de l'histoire, rendent brouillon le récit.
Un des flashbacks les plus intéressant, selon moi, est le live de "Gimme danger". A un moment, je ne savais plus à quel protagoniste appartenait ce souvenir, la tension est telle pour tous, seuls les angles de vues nous aident. J'ai fini par oublier le flashback et juste vivre l'instant.
Le film souffre de longueurs et les dialogues inexistants (pour faire la part belle à la musique) ne desservent pas le film, au contraire. La musique a toujours eu cette puissante influence sur moi et je remercie le manque de dialogues car je les ai trouvé très moyens.
Le début du film, un écran noir sur fond musical, puis un ciel étoilé pendant plus d'une minute : 2001, l'odyssée de l'espace (non ? suis-je la seule ?). Flim de 68 où l'usage d'œuvres musicales est préférée au lieu d'une narration traditionnelle, où les dialogues occupent un rôle secondaire dans l'intrigue. :)
On peut même s'amuser à trouver tous les clins d’œil, par exemple le supérieur du journaliste s'appelant Lou et ayant une mydriase aux yeux. A ne surtout pas voir en VF, doublage vraiment mauvais. La fiction est annoncée, il ne reste plus qu'à monter le son au max (clin d'oeil à Bowie).
"Velvet Goldmine" est kitchissimement assumé et j'aime le kitch, les 70's, j'aime le glam rock, Bowie, Lou Reed, les Stooges et ce qui est politiquement incorrect.
J'ai vu ce film longtemps après sa sortie, pendant une année cinématographique en hibernation (pauvre en bons films selon moi) et il m'a réanimé avec une claque. Griffée par un médiator et du vernis noir, laissant douleur et strass sur ma joue mais sensation chaude de velours sur mes lèvres... I'm alive! I can feel iiiiiiiiit!