Quand le kitch des films d'action hongkongais percute un très (très) mauvais acteur français, ça donne Vengeance, une forme d'accident cinématographique.
Vous l'aurez deviné, Johnny Halliday s'en tire donc avec les honneurs, - pardon, les horreurs - d'autant que la seule actrice occidentale (Testud) se fait littéralement exploser au fusil à pompe au bout de 14 secondes (le générique défile presque encore).
C'est dire qu'on se rend rapidement compte du drame qui va se dérouler devant nos yeux : Johnny, seul en scène, filmé comme une idole muette et en gros plan par un chinois fanboy. Et c'est moche.
Car Johnny To (le réalisateur) pensait peut-être filmer Marlon Brando, mais Halliday, ce n'est pas exactement l'Actor Studio, c'est plutôt l'école Optic 2000. Maquillé comme un camion, vêtu de son Burberrys tout repassé et coiffé de son feutre tout neuf, notre star nationale est tout simplement grotesque. Un gangster AB Production, incapable de dire une phrase, de croquer une pomme, de tirer au pistolet, ou bien même de simplement traverser l'écran sans sidérer l'audience par son lamentable jeu d'acteur.
Heureusement, quelques stars asiatiques de qualité sont là pour l'épauler et relever le niveau. Certaines scènes sont d'ailleurs amusantes, mais globalement, le réalisateur use et abuse des artifices, des situations abracadabrantes (+ que d'ordinaire dans ce cinéma de genre, j'ai envie de préciser) que ça en devient ridicule. Et il manque cette poésie, ce romantisme qui rend d'habitude ce kitch hongkongais si émouvant et si classe.
Un gros navet en somme.
PS : C'est moi où cette histoire du type pré-amnésique qui écrit sur des polaroïds pour "ne pas oublier" ça fait très pompage sur Memento ?
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