Sur la planète super-héros ou films adapté de comics, plus rien ne va depuis deux ou trois ans. Et ce n’est pas ce « Venom » troisième du nom qui va changer la donne. Peu importe le studio (Disney-Marvel, Sony-Marvel ou DC-Warner), les nanars (« The Marvels », « Ant-Man, Quantumania », « Morbius », « Madame Web », « The Crow », …), films pas terribles (« Venom 2 », « Aquaman et le Royaume perdu », « Flash », « Black Adam », ...) ou décevant (le carton « Deadpool & Wolverine » malgré son succès n’était pas à la hauteur des premiers), les catastrophes ou films peu emballants s’enfilent comme des perles. Des blockbusters sans âme qui tournent à la recette et qui prouvent bien qu’on a fait le tour de la question. Et pourtant, Warner va rebooter l’univers DC avec James Gunn, Marvel a fait de grands changements dans ses prochains projets suite à la débâcle récente des phases 4 et 5 et fait encore des projets jusqu’aux calendes grecques tandis que Sony continue de croire en son Spiderverse sans « Spider-Man » (rires) avec pourtant pas un seul film potable à la clé hormis peut-être, à la limite, le premier « Venom ». Car celui-ci qui clôt la trilogie à succès est du même acabit que le précédent : vaguement regardable certes mais tout aussi oubliable et versé dans la gaudriole et le n’importe quoi. Gênant parfois même.


Il est même étonnant que le sage cartonne à ce point tant le personnage de titre, culte et inquiétant dans les comics, est ici malmené et tourné au ridicule, en mode mauvais buddy-movie. Jamais le caractère effrayant et les multiples possibilités narratives et psychologiques du personnage ne sont exploitées, effacées au profit d’un film tous public à l’humour gras et à la blague constante rarement amusante. De manière incompréhensible, Sony a donc choisi la pire direction pour la saga « Venom » : la déconnade et l’absence d’enjeux graves pour un divertissement générique sans aucune aspérité. Difficile dans ces conditions de s’attrister d’un final en forme d’adieux entre Tom Hardy ce personnage d’Eddie Brock et de la symbiote extraterrestre avec qui il fait équipe. Preuve du je m’en-foutisme général des exécutifs de Sony : la réalisation du dernier opus à été confié à une réalisatrice novice et inconnue (Kelly Marcel), la scénariste des deux précédents opus qui gâche beaucoup des quelques bonnes idées de ce dernier volet. Par exemple, deux scènes censées être spectaculaires et impressionnantes (celles de l’avion et du cheval) sont exécutées en deux ou trois coups de cuillère à pot. Frustrant. Ne parlons pas d’un casting qui cachetonne et de personnages caricaturaux en tant que seconds rôles écrits à la truelle : Juno Temple en brillante scientifique avec trauma (ridicule), Chiwetel Ejiofor en militaire pas content (banal et risible) et Rhys Ifans en père de famille babacool persuadé de la présence d’extraterrestre (tellement facile, banal et... ridicule). Ils gravitent autour d’un Tom Hardy en totale roue libre encore une fois qui laisse l’impression d’avoir été soûl pendant tout le tournage. A se demander si sa présence est juste contractuelle...


Bon, heureusement, contrairement au second le final est plutôt sympathique même si c’est la seule séquence d’action correcte. Le bouquet final est assez long, pas trop mal filmé et s’avère généreux avec son orgie de symbiotes plutôt sympathique et cool. Les monstres affrontés le sont tout autant laissant profiter d’effets spéciaux très réussis et tout cela est assez jouissif et divertissant. On se délectera donc de ce dernier acte plus réussi que le reste malgré le côté blockbuster sans âme hanté par un Tom Hardy en roue libre. Le long-métrage a le mérite d’être rythmé, de se dérouler dans un contexte moins classique que d’habitude (la zone 51 et le Mexique) qu’il exploite assez bien et d’avoir quelques bonnes idées sous le capot pour clore tout ce cirque. Vu comment ce « Venom : the last dance » débutait dans ses quinze premières minutes (de manière catastrophique entre présentation ni faite ni à faire du méchant et scène de bar pas drôle), on peut s’estimer que la suite réhausse (un peu) l’ensemble. Mais tout cela ne reste tout de même pas terrible et bien triste. Il était temps qu’ils se séparent comme le dit l’accroche sur l’affiche (et que cela s’arrête). Mais « Kraven le chasseur » arrive bientôt et on a peur!


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JorikVesperhaven
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Rémy Fiers

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