On ne sait pourquoi F for Fake est souvent considéré comme une œuvre mineure . Si ce film a effectivement été réalisé avec des bouts de ficelles (cela faisait déjà longtemps que Welles était classifié comme non-rentable et tout à fait incontrôlable par le Business), c'est pourtant là que l'on découvre le mieux son étonnante et inclassable personnalité.
Car après nous avoir présenté Elmyr de Hory, célèbre et imparable faussaire dans le domaine de la peinture moderne, puis Clifford Irving, spécialiste de l'écriture d'auto-biographies à succès purement imaginaire, Orson le mystificateur se met lui-même en scène, rejoignant ses personnages. L'objet central du film est bien sur le pouvoir de l'illusion, de la très mince barrière qui sépare souvent le vrai du faux. Et dans La société du Spectacle se mondialisant, chacun a tout intérêt à prendre conscience à quel point il est facile de se leurrer, de se faire leurrer par la mise en scène professionnelle des "événements".
Aussi peut on considérer également F for Fake comme un grand film politique.