Pour les amateurs du film de genre français, l'année 2023 a été hyper fructueuse, et Vermines se défend très très bien, bien mieux que certains de ses récents homologues français "gros budget".
Film d'araignées et film de banlieue anxiogène, il est porté par sa mise en scène intelligente et léchée, qui plus est pour un premier long.
Le point faible principal reste l'écriture et le développement des personnages, à qui on s'attache peu, le film ressemblant plus à des enchainements d'actions qu'à un voyage des personnages mais les jeunes comédiens sont globalement convaincants et bien dirigés.
Le scénario a quand même quelques grosses failles et il faut tout de même s'accrocher à sa suspension de crédibilité plusieurs fois, mais l'ambiance générale est assez réussie pour distraire le spectateur averti.
Les FX, grosse attente de ce genre de ce production, sont très satisfaisants grâce aussi à des techniques de réalisation (utilisations intelligentes de l'espace et de la lumière), et on sent qu'on y a mit l'argent nécessaire.
On peut ajouter pas mal de bonnes idées de réflexion sur la violence intrinsèque de la vie de banlieue, qu'elle vienne de l'intérieur ou de l'extérieur (la police), et tout l'enfermement littéral et métaphorique que ça entraîne.
Mention spéciale à Jerôme Niel qui tire son épingle du jeu en contournant la faiblesse d'écriture grâce à une pointe d'humour fin qui arrive à le rendre plus touchant que les personnages centraux.
Finalement "Vermines" réussi son pari déjà difficile: créer l'effroi et l'angoisse avec un budget qu'on imagine maigre pour son ambition, et rien que pour ça, il est à voir.