Vermines est un film cool. C’est la première pensée qui m’est venue au générique d’ouverture. Des grosses typos sur du rap stylé avec un montage de clip bien vener. Ce qui annonçait, pensais-je, une relecture avant-gardiste du cinéma d’horreur.
Que nenni. Il s’agit là d’un film bien sage, trop sage. Le film avance de lieu commun en lieu commun tant dans son scénario que dans sa mise en scène. Tout parait au final bien paresseux. Passé le générique, le rap laisse la place à des nappes musicales peu inspirées, qu’on pourrait coller sur n’importe quel autre film d’horreur. Et ce sera le cas pour tout le film avec des violons qui viennent de temps en temps souligner les moments de tension. C’est le début de l’ennui.
Dans la mise en scène c’est pareil, passé l’intro vitaminée, la caméra va se poser sur l’immeuble sujet de toutes les intrigues. Il surprend d’ailleurs par sa forme, ronde, caractéristique suffisamment remarquable pour que l’on attende à ce qu’il soit un sujet de mise en scène. Il n’en sera rien, une fois à l’intérieur, l’action sera filmé de manière assez banale. Aucun plan n’est particulièrement remarquable. Si vous avez vu la bande annonce, pas de risque de surprise, excepté peut-être une scène qui brille par sa fainéantise ou l’écran affiche une image floue, dans un montage sur rythmé et pour saupoudrer le tout des cris et des violons en guise de bande sonore.
Pour ce qui est de ce que le film raconte, on évoque superficiellement un frère et une sœur, éloignés par le deuil, la vie de banlieue faite de débrouille et d’entraide, une trahison amicale. On peut s’estimer heureux, 3 clichés pour le prix d’un. Le scénario a été écrit avec l’aide de manuels, de guides, ça se sent. On passe par tous les ingrédients des fameuses recettes pour écrire des bons scénarios. Le personnage évolue parce que c’est comme ça qu’il faut écrire un personnage. Il faut qu’il y ai une rédemption, que l’aventure ai résolu les problèmes dans la relation du frère et de la sœur. Donc voilà en 5 minutes c’est plié, le personnage s’est repenti, il a réparé sa relation avec sa sœur et le personnage un peu « boulet » a héroïquement sauvé tout le monde. En bref, ici aussi c’est bien paresseux.
Au fond, rien n’est mal fait. J’aurais peut-être aimé un peu plus d’originalité et de panache. Peut-être aurai-t-il fallu plus creuser l’aspect comique qui semble un peu muselé, se donner le temps de poser des personnage avec une réelle épaisseur et avec lesquels on aurait envie de passer 1h45. J’aurais aussi aimé que le lieu, un immeuble de banlieue, soit mieux exploité.