Petite précision, je suis un ex(?)-arachnophobe ! Autant dire donc qu'un nombre certain de scènes de Vermines m'ont procuré une délicieuse frayeur doublé d'une excitation vicieuse. Difficile donc d'en donner un avis objectif, mais au fond ce n'est pas mon métier alors ...
Vermines est une série B++ totalement assumée, un plaisir cinématographique de genre jusqu'à la moelle où la générosité de l'équipe artistique transpire dans chaque scène. Et put*** que ça fait du bien!! A une époque où l'algorithme est de plus en plus visible sur trop de films A (du moins, j'espère qu'il y en a un, ça me ferait mal que des humains écrivent cela sciemment), je n'ai donc pas boudé mon plaisir devant une péloche dont l'objectif est de divertir, d'exciter, d'effrayer tout en racontant une histoire.
Partant de ce qu'il connaît, une cité française, Vaniček y injecte une grosse dose se monstres à huit pattes... enfin non! Il a suivi à la lettre le conseil de Papa Spielberg et ce ne sont pas des monstres mais bel et bien des animaux qui font face à Caleb et sa bande de pote. Et cela fait toute la différence. Mais les arachnides (oué, ce ne sont pas des insectes!) ne sont pas les seules à avoir eu l'attention du réal et de son équipe. Les personnages sont travaillés, évitent le cliché rincé et leurs arcs narratifs se glissent parfaitement dans le chaos qui suit. La charge sociétale est bien là mais suffisamment subtile et légère pour ne pas ressortir en priorité. Tout le monde est dans le même panier, ça court, ça hurle, ça fait des erreurs, c'est héroïque ici et là, mais surtout, ils sont tous dans la même m****.
Alors certes, on n'évite pas quelques poncifs : présentation de personnages classique, le couloir à traverser sans se faire mordre, les morts de perso secondaire.. et il faut avouer devoir faire un petit effort pour occulter la biologie aberrante de ces araignées. Mais, hé, c'était le contrat de base, vous vous souvenez? Une série B++ généreuse et percutante, là pour te ficher les jetons dans un roller coaster souvent violent et au rythmé frénétique.
Mmmh une fin un peu expédiée et le choix d'un personnage difficilement compréhensible m'empêche de mettre un 8 mais le cœur y est. D'autant que ce Vermines rejoint une belle bande de copains découvert ces dernières années, Teddy, La Nuée, Le Mangeur d'Ame, La Tour, Mars Express et quelques autres qui donnent la sensation que le ciné fr sans Didier Bourdon ou Frank Dubosc a des choses à dire!
Et je vous conseille le podcast Shadowz avec l'équipe du film, très instructif, et la bande donne envie de voir leur prochain projet... qui devrait être bien cool car produit par Sam Raimi.