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Prix de la mise en scène à Cannes, le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa est une déception à la hauteur de ses possibilités initiales. Difficile à croire qu'un film à la mise en scène si ampoulée et outrancière reparte avec un tel sésame, son réalisateur usant des clichés usuels du genre, construisant ses plans dans l'idée d'y faire apparaître une présence fantomatique, quand ce n'est pas le montage qui vient à son secours. Il en vient à oublier le récit, confondant de banalité, ne lui laissant plus que l'option musicale et les gros plans pour jouer sur l'affect, dont la pire représentation se situe dans l'interminable scène du piano. Au final, à travers sa vision misérable de l'humain - réduisant l'univers au zéro - Kurosawa semble plus se complaire dans son récit, se moquant presque de ses personnages, plutôt qu'il ne leur rend hommage.