Il y a des films que vous commencez, et pour lesquels vous n'attendez pas grand chose. Simplement peut-être, passer un bon moment.
Puis, sans que vous ne vous en rendez vraiment compte, au fil du visionnage, vous tombez littéralement amoureux de l’œuvre. Et enfin, une fois achevée, vous vous remerciez intérieurement d'avoir fait ce choix de film pour occuper votre temps libre.
Cette description, je peux l'associer à Vers la Forêt des Lucioles.
Cette création, c'est comme un petit bouleversement que j'ai vécu. Je me suis laissé agréablement porter par des sensations, des émotions, provoquées par l'alchimie qui lie les deux protagonistes, cette relation fragile et pure qui évolue minute par minute, et qui se conclue en apothéose.
Mais je fus aussi bercé par l'ambiance musicale, charmante et discrète, ainsi que le style de l'animation, fin et précis, certains diront peut-être trop "classique", permettant toutefois l'évasion dans un Japon authentique et folklorique.
Une poésie mélancolique, presque "archangélique" (oui oui on sort les grands mots ! ). Car il y a quelque chose de pur, d'immatériel dans cette œuvre. C'est doux, c'est modeste, comme inaltéré par les volontés excessives de créer du "pathos" pour toucher à tout prix son spectateur. En réalité, après la fin de mon visionnage,e t même encore maintenant, j'ai ce sentiment bizarre qui me traverse. Vers la Forêt des Lucioles est une belle expérience.
Se pose cependant la question de la durée du film : une quarantaine de minutes environ. Est-ce trop peu ? Certainement. Il est vrai que l'univers aurait gagé à prendre de la profondeur, tout comme en partie les deux personnages (développer davantage leur relation). Du fait de cette rapidité de l'intrigue, je peux tout à fait comprendre que certains ne soient pas véritablement touchés, n'ayant pas eu assez de temps pour s'attacher à nos deux protagonistes...
Et pourtant, dans le même temps, cette brièveté peut être considérée comme un atout : exit toute fioriture, et toute intrigue secondaire qui ferait perdre son charme à la principale.
A voir en complément de 5 Centimeters per Second, et en une soirée, vous aurez eu votre quota de moyen-métrages des plus fantastiques !