Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un genre = un film."
Scénario :
Dans le système pénal, le peuple est représenté par deux groupes distincts mais d'égales importances: le sheriff qui enquète sur les crimes et Abraham Lincoln qui poursuit les criminels.
Voici leurs histoires.
En tant que sujet d'étude :
"Vers sa destinée" est le film que j'ai pris afin d'étudier le genre du "film de président américain." Parce que bien plus que les français, les américains sont très fort pour mettre en scène leurs présidents et raconter leur histoire. Du coup, je pensais ne pas me planter avec un film de John Ford sur Abraham Lincoln.
Sauf que je me suis fait avoir, parce que passé le moment où Abraham Lincoln quitte sa ville natale, il s'établit comme avocat et très vite le film raconte un procès dans lequel Lincoln est l'avocat. Un procès où deux frères sont accusés d'avoir tué un homme et où Lincoln est là pour les défendre. On est à l'époque du far-west où la justice étaient pas très impartiale et où les esprits s'échauffaient vite.
Du coup, le film aborde certains détails sur la vie d'Abraham Lincoln que j'aurais aimé apprendre ailleurs qu'en lisant la fiche wikipédia du film : il a bien appris le droit en autodidacte, il fredonne son propre hymne, la femme qui l'invite au bal est sa future femme, l'homme qui se méfie de lui est son futur rival en politique et la fin du film se termine avec un plan annonçant la guerre de Secession. Ha, et le retournement de fin de film est tiré d'une véritable affaire où Lincoln a été avocat. C'est plus un film clin d'oeil pour les fans de Lincoln (à la manière des films remplis de références geeks) qu'un véritable biopic.
Ce qui peut être intéressant par contre, c'est de voir à quel point les films mettant en scène un procès (ou procédural) mettaient déjà en 1939 des ficelles que l'on voit encore aujourd'hui : la consistitution des jurés, le procureur sur de lui, les "objections" et le fameux "j'aurais juste une dernière question" qui n'a pas été inventé par l'inspecteur Columbo.
Mon avis personnel :
Hé bah, c'était vraiment pas passionnant. J'aime bien John Ford, mais c'est loin d'être le film de lui que je préfère et j'avoue m'être plutôt ennuyé.
Alors, certes, j'ai un peu rêvassé devant des arrières plans de studio assez sympa et qu'on pourrait plus jamais refaire maintenant sans que ça fasse kitch (comme cette rivière en arrière plan bien trop nette pour que ça soit une vraie, sur laquelle passe des blocs de glaces désunis) mais le film possède deux gros défauts :
1 – Son personnage principal, c'est Abraham Lincoln. Et tu peux pas faire faire n'importe quoi à Lincoln aux USA. Henry Fonda refusa même un temps le rôle en disant "c'est comme jouer dieu." Or, du coup, Abraham est totalement parfait : c'est un grand orateur, il défend les plus faibles, il est juste et bon avec tout le monde. A vrai dire, on peut le remplacer par Charle Ingalls que ça ferait la même chose.
Un jeu durant le visionnage a consisté avec ma copine, à ponctuer chaque scène d'une morale : "Qu'il est pieux cet Abraham Lincoln" "Qu'il est prévenant, cet Abraham Lincoln" "Qu'il est juste, cet Abraham Lincoln." Chaque scène est chargé de faire l'agiogaphie du grand homme. Du coup, c'est un personnage trop parfait, trop lisse pour un procédural et même pour un biopic.
2 – Je n'ai rien contre les procédural. J'en ai vu pas mal et j'adore ça. Mais celui-là est plutôt mou.
Alors certes, c'est peut-être un des premiers du genre, mais il était loin d'être passionnant : le cas est quand même très caricatural, où deux frères très gentils et très pieux sont accusés d'avoir tué durant une bagarre, un ivrogne libidineux (mais adjoint du Sherif) qui avait tenté de les attaquer parce qu'il était jaloux que l'un d'entre eux protège sa femme de ses assauts grivois. On a des gentils injustement accusés par des méchants.
Mais sans être un connaisseur des films de procès, les ficelles vous seront tout de même très visible et le retournement final, s'il est sympathique à voir est grandement téléphoné (ou grahambellophoné.)
Donc, mouaif.