Nanni Moretti joue un réalisateur qui tourne un film sur le Parti Communiste italien lors de l'insurrection de Budapest en 1956, alors qu'au même moment sa femme productrice travaille non pas avec son mari, mais avec un autre metteur en scène pour un film d'action, signe que leur couple est en péril. Et enfin, alors que leur fille semble mettre ses distances avec son père, le producteur français de Moretti va se retrouver à court d'argent, menaçant de fait le tournage. Soit autant de problèmes à gérer...
Loin d'être un film testament comme beaucoup de gens le pensaient lors de sa sortie, Nanni Moretti propose en fin de compte quelque chose d'optimiste sur l'avenir du cinéma, en parlant de s'adapter à son temps, et notamment en s'ouvrant à d'autres coproductions. A ce titre, la scène où il rencontre à contrecœur des représentants de Netflix est assez amusante, car quand il parle de cinéma, eux lui répondent produits diffusés dans 190 pays, avec la recherche d'un moment what the fuck très tôt dans le récit ; autant dire que Moretti est sans doute grillé sur la plateforme, car son cinéma est à mille lieues de leurs exigences. D'une certaine façon, je dirais que le film est avant tout pour les fans du réalisateur, car on y retrouve plusieurs de ses acteurs, dont l'excellent Silvio Orlando, Mathie Amalric, Margherita Buy, et bien entendu Nanni lui-même, et où, signe des temps, la trottinette électrique a désormais remplacé la Vespa. Mais c'est à la fois la qualité et la principale limite de ce film charmant, parfois sombre sur l'avenir du cinéma, mais qui, à l'image de son titre (qui est en fait le titre du film que tourne le personnage de Moretti) se veut optimiste pour l'avenir du cinéma, et en particulier dans les salles.