Comédie satirique de Nanni Moretti qui, fidèle à ses engagements de toujours, nous propose une critique de la société italienne qui a oublié ses valeurs.
D’après le cinéaste, ces forces sont nées dans la fraternité exprimée par les camarades italiens pour les Hongrois résistants à l’attaque des chars soviétiques à Budapest en 1956.
Pour notre réalisateur, ces valeurs se sont perdues depuis les années cinquante sous les coups des somnifères et autres antidépresseurs du capitalisme triomphant.
Tout y passe : la crise du couple, l’âge qui avance, l’arrivée du confort chez le peuple (la fée électricité), le déboulonnage de la pensée de Staline, la descente aux enfers du réalisme cinématographique italien remplacé peu à peu par le consommable Netfix (« What the fuck !) malgré la naissance d’un Parti Communiste Italien non aligné sur Moscou.
Bref, c’est le cirque1 !
Décrit avec l’exubérance italienne de Moretti qui voit tous ses idéaux s’effriter un à un. Pas facile à vivre cette destruction, à faire ce deuil d’une vie, car malgré la nostalgie, on sent qu’on a perdu, écrasés que nous sommes par cette société du profit.
Malgré tout, Nanni garde toujours l’espoir en des jours radieux, espérance affichée dans l’apothéose d’un générique de fin filmé où les artistes défilent et non un écrit défilant.
Chapeau l’artiste !
Ancelle, le 9 septembre 2023