Même si je n’ai pas vu tous ses films, je suis un inconditionnel de ce réalisateur. En effet, parmi les films que j’ai pu visionner, ils retracent tous la chronique de mes jeunes années à Marseille-sur-Méditerranée dont je suis issu. Les docks. Un milieu grouillant de vie où viennent s’échouer les populations du monde. J’ai toujours en mémoire ce globe terrestre flottant qui aboutit aux marches de l’Estaque dans « Marius et Jeannette ».
J’aime cette sorte de leitmotiv de Robert Guédiguian « Là où tu vis, c’est le centre du monde dont tu reçois tous les échos ».
Dans ma chronologie cinématographique, « et la fête continue » vient après le sombre « opera mundi » qui nous disait, de façon claire, l’état de notre société. Dans cette dernière pellicule, il renoue avec l’Utopie … cette vérité de demain, comme l’écrivait le grand Victor.
Plus aveugle que sourde, sa tribu d’acteurs résiste, se rebelle, ne peut se soumettre, s’entraide, s’aime, se révélant plus humaine que jamais.
Ce film est une invitation à rebondir sur ses échecs, à se bouleguer, à remettre cent fois sur le métier … Avec acuité, « et la fête continue » nous dit de résister encore et toujours par tous les moyens non violents (On n’est pas ici dans un conte de l’Estaque comme « l’argent fait le bonheur » ou « A l’attaque »).
"Résister encore et toujours", c’est son credo à notre estaquéen, héritier du siècles des Lumières. Quel humaniste !
Alors, moi j’y crois aussi : hasta la victoria siempre !
GLF ( Darroussin dans "l'argent fait le bonheur"): Gardez la foi !
Ancelle, le 13 mars 2024