A l'ère de l'influence metoo au cinéma, je pense que ce qui sauve encore ce film, de n'être pas encore vilipendé en place publique, c'est que l'on doit sa mise en scène à une femme. Je n'ose même pas imaginer le flot d'insultes qui se déverseraient aujourd'hui sur le réalisateur s'il avait été un homme... Car aussi insupportable que soit le personnage de l'actrice au début du film, celle-ci finira par subir tous les outrages féminicides. Le comportement du matelot communiste virera au sadisme doublé d'un machisme typiquement italien. Du moins tel qu'il était à l'époque du tournage.
La majorité des spectateurs comprendront heureusement (enfin je l'espère), que le film est avant tout, une métaphore qui dresse un portrait au vitriol de la politique et de la lutte des classes en Italie. Et qu'il ne faut pas prendre les baffes au premier degré...
On peut s'agacer de ce jeu d'acteurs survoltés à l'italienne, débitant leurs dialogues en criant à la vitesse d'une mitraillette, mais au final, il faut bien reconnaître que c'est cette frénésie totalement excessive qui fait que ce film sort du lot. La preuve en est que le film eut droit à deux remakes américains totalement ratés dont un de Guy Ritchie, qui en a fait une comédie romantique ! Son pire film.
Sa réalisatrice, Lina Wertmuller, est quasi inconnue en France, mais elle eut en son temps, un beau succès dans les milieux underground du cinéma américain.