Immense succès lors de sa sortie, au point que sa réalisatrice sera la première à être nominée aux Oscars de la mise en scène, Vers un destin insolite tire à la fois de la comédie, mais aussi d'un cruel constat qui est qu'il est difficile de mélanger les gens de classes sociales différentes.
Mariangela Melato joue une femme riche qui profite d'une fête sur son yacht pour demander à son matelot, joué par Giancarlo Giannini, de l'emmener à bord d'un canot pour rejoindre des amis. Sauf que le canot tombe en panne, et qu'ils se retrouvent seuls, avec des opinions politiques très différentes, elle capitaliste, lui communiste, qui vont faire qu'ils ne s'entendent pas, jusqu'à ce qu'une île apparaisse et va leur permettre de survivre quelque temps. Mais il va falloir se supporter.
La comédie repose sur le fait que la femme ne sait rien faire sur cet île, comme pêcher, et que c'est l'homme qui doit tout faire, car comme il est issu des classes populaires, il sait se débrouiller. Jusqu'à une scène de tentative viol assez dure, où le rapport et la domination basculent complètement, et que l'amour va s'en mêler. Alors, c'est un film qui souffle pour moi le chaud et le froid ; d'abord, cette superbe mise en scène, où non seulement c'est beau mais les acteurs y sont beaux, quoiqu'on repère déjà le cliché comme quoi la femme riche est forcément très belle, et le matelot forcément dégueulasse. Mais il y a quelque chose de l'ordre de mélo, sous couvert de politique, qui s'invite dans la partie, avec une fin douce-amère, où la réalisatrice sait où elle va, sous un cruel constat.
Comme je le disais, la réussite du film fait qu'il a eu beaucoup de succès et que, vingt-sept ans plus tard, Guy Ritchie va en signer un remake avec sa femme (de l'époque) et Adriano Giannini, le fils de Giancarlo.