Vers un pays inconnu, le deuxième long-métrage de Mahdi Fleifel, ne traite pas directement de la situation en Palestine, choisissant d'évoquer le sort de deux de ses ressortissants, des cousins, bloqués pour un temps à Athènes, dans l'attente de partir pour l'Allemagne. La première partie du film joue avec efficacité la carte du réalisme social, posant la question de la fin justifiant ou non les moyens, puisque les exilés sont prêts à tout, au-delà de la légalité, pour financer leur futur voyage. Changement de ton et surtout de rythme dans la deuxième partie de Vers un pays inconnu qui s'oriente alors vers le thriller. Le cinéaste ne perd pas son savoir-faire pour autant mais le film devient davantage passe-partout en dépit de ses enjeux vitaux. Il serait excessif de parler de déception au regard des dernières minutes du film mais ce qui faisait son originalité, et sans aucun doute son authenticité, a tendance à disparaître progressivement. Que cela n'empêche pas de souligner l'excellence de l'interprétation; notamment du tandem constitué par Mahmood Bakri et Aram Sabbah, qui incarnent avec une grande subtilité des personnages qui sont tout sauf manichéens.