Un polar suisse,c'est pas fréquent.Xavier Ruiz essaie laborieusement de nous faire croire que Genève,c'est le Bronx.Nous suivons donc les aventures d'un flic d'élite appartenant à un groupe d'intervention genre GIGN helvète,qui va péter les plombs à la suite de la mort d'un jeune collègue en intervention et de la sortie de prison de son ex-meilleur ami,qui était lui aussi policier avant d'être taulard.Il y a des éléments intéressants dans le scénario mais leur utilisation et leur agencement laissent à désirer.Le film succombe,dans la forme comme sur le fond,à tous les tics et les clichés du néo-polar,sans en avoir les qualités de vitesse et de puissance.L'histoire progresse très lentement,nous gratifiant à intervalles réguliers de flashs et de flashbacks dévoilant progressivement les évènements passés expliquant le présent.La mise en scène prend la pose,alignant des effets visuels et sonores peu originaux,l'image baignant dans les sempiternels tons froids,noirs et bleutés.Les scènes d'action sont rares,molles et mal foutues,le réalisateur préférant se concentrer sur les états d'âme de son héros,l'éternel blues du policier qui déjante,picole et devient violent,miné qu'il est par le stress de son métier qui a détruit sa vie privée.Il est évidemment séparé de sa femme et a naturellement des relations tendues avec sa fille,une ado chiante et droguée.On le voit,rien que du neuf,et même l'intense Laurent Lucas a du mal à se dépêtrer de ce rôle ridicule.C'est dommage car le film avait du potentiel,notamment à travers les rapports des deux flics frères ennemis.