Vice-versa : la valse des sentiments

Dès lors que nos amis les jouets parlants de Toy Story sont sortis sur nos écrans en 1996, le studio Pixar s'est afffirmé comme LE studio d'animation qui nous fait rêver comme aucun autre, mêlant une animation toujours plus jouissive pour l'oeil à des histoires souvent plus complexes et pleines de sens qu'elles n'y paraissent.

Le petit dernier des studios ne déroge pas à la règle : un vrai bijou.
Du petit court-métrage avant le film jusqu'au générique de fin, Pixar nous enchante, nous émeut , nous fait rire comme à son habitude. La passion du travail bien fait transpire à l'écran, pour notre plus grand bonheur.

On découvre donc la jeune Riley, 11 ans au moment charnière de l'intrigue, qui quitte le Mid-Ouest des Etats-Unis avec sa famille pour s'installer à San Francisco. Mais les vrais protagonistes de l'aventure se trouvent dans la tête de la jeune fille. On fait connaissance avec ses émotions personnifiées : Joie , Tristesse, Peur, Dégoût, Colère qui sont en charge du fonctionnement émotionnel de Riley.
Déjà il faut faire une pause.... Après s'être demandé dans ses longs-métrages ce que donneraient :

• des jouets avec des émotions


• des insectes avec des émotions


• des poissons avec des émotions


• des voitures avec des émotions


• des rats avec des émotions

voilà qu'on nous propose un pitch où l'on explore la piste d'émotions avec des émotions , l'idée est brillante, osée , loin d'un quelconque formatage d'histoire on ne peut plus classique ( oui "La reine des neiges " c'est toi que je regarde)

Je ne vais pas d'avantage développer l'intrigue , ce serait vous gâcher un plaisir certain mais une chose est sûre , vous vous devez d'aller voir Vice-Versa.

Le casting français est excellent , vraiment irréprochable, touchant et hilarant. Pas une faiblesse , y compris dans les personnages qui n'ont que deux répliques. Je suis un fervent défenseur de la VO mais pour le coup, rien à redire.
Mention spéciale à Marilou Berry qui est grandiose dans le rôle de Tristesse, et je regrette également que Pierre Niney ( Peur ) et Gilles Lelouche ( Colère) n'aient pas eu encore d'avantage d'espace pour exprimer leur talent.

L'animation est bien entendue renversante, les textures parfaites, et certains partis pris artistiques sont surprenants d'originalité et de créativité.

L'histoire en elle même est bien entendue le gros de l'oeuvre. Sorte de voyage initiatique , on passe une bonne partie de film à sentir la larmichette arriver et à éclater de rire comme jamais.
Certaines scènes vont vraiment très loin dans l'allégorie de l'esprit humain , mon coup de coeur allant pour la salle des idées abstraites qui est une idée purement géniale et tellement conceptuelle qu'elle ne s'adresse pas aux jeunes enfants à mon sens.
Le film lui-même trouvera sûrement plus de résonance dans l'esprit des jeunes ( et moins jeunes) adultes d'ailleurs.
Si l'on doit lui trouver une faiblesse, soit : certains événements scénaristiques classiques du voyage initiatique sont ultra attendus et paraissent un peu forcés, mais on pinaille vraiment là.

Dernier point et pas des moindres : la bande originale est excellente . Mais si Pixar nous avait habitué à une musique perfectible , ça se saurait ( les thèmes de "Là-haut" résonnent encore dans ma tête).

Un pur concentré d'émotions, toutes plus exacerbées les unes que les autres, nous touchant pile où le jeune enfant qui regardait Toy Story en sommeille encore , c'est la recette de "Vice-Versa" .
Une oeuvre intelligente et fine, qui n'aspire qu'à une seule chose : glorifier le rêve et l'imaginaire.
On en sort grandi , bouleversé, heureux. Merci Pixar