Tel fils, tel père

Angleterre, 1896. Alors que les vacances se terminent, le jeune Dick Bultitude (Anthony Newley, excellent) refuse de retourner au pensionnat du Dr Grimstone (James Robertson Justice), où il est maltraité par tout le monde. Son père (Roger Livesey) lui fait alors sa séance de morale traditionnelle en lui expliquant combien il désirerait être à sa place. Mais c’est sans compter sur une pierre magique, qui vient de lui être rapportée d’Inde par son ex-beau-frère explorateur (David Hutcheson), qui le prend au mot et le plonge dans la peau de son fils. Ce dernier émet alors le souhait de prendre la place de son père…

Trente ans avant l’hilarant Vendredi dingue, dingue, dingue des studios Disney, Peter Ustinov emploie déjà le concept si amusant de l’inversion père-fils. Si ledit concept s’avère moins bien exploité ici que dans la comédie de Gary Nelson, il est toutefois l’occasion de quelques scènes de quiproquos très drôles. Malheureusement, le scénariste Ustinov ne réussit pas à conserver tout le liant de l’intrigue, s’éparpillant en des sous-intrigues souvent cocasses, et dont le sens du loufoque fait mouche mais rarement aussi drôles que l’intrigue principale.
Il n’en reste pas moins que par un choix de casting exceptionnel, on s’attache rapidement à Dick et à son père, parfaitement servis par l’hilarant duo Anthony Newley-Roger Livesey, mis en exergue par les sympathiques mais plus discrètes Kay Walsh et Petula Clark. Souvent cocasse, Vice Versa peine donc à se montrer véritablement craquant, mais cela ne lui enlève en rien son statut de pépite cinématographique oubliée, devant laquelle ce serait un crime de reculer.