Pas de doute, pour son arrivée à la Nikkatsu, Norifumi Suzuki a eu droit à un traitement de faveur, un large casting avec la moyennement convaincante et toute nouvelle Hiromi Namino (Yumiko), la remarquable Asami Ogawa (Kiyomi, la lycéenne), Natsuko Yashiro (Jun la chanteuse), Yuka Asagiri, Rei Okamoto, Yuko Asuka, et une durée anormalement longue : 1h40 ! Mais, à vouloir être ambitieux en traitant de l’éternel combat entre le bien et le mal, de la nature humaine et du libre arbitre en mettant toutes les 7 mn une scène de copulation ou de torture avec fornication et surtout en faisant appel aux nazis, à l’étoile de david, à la bible et au catholicisme de façon (très) approximative, on obtient a minima un galimatias voire un gloubi-boulga. Je ne sais si les propos historiques et religieux peu rigoureux sont dus au scénariste Atsushi Yamatoya ou au manga d’origine de Masaaki Satô. Techniquement, la photo est remarquable notamment la lumière, le rythme est là. La bande-son est un peu trop classique de chez classique (vous aimez « la lettre à Elise » ? dommage !). Mais, le propos comme la tête de l’acteur (Shun Domon qu’on enverrait bien volontiers chez ou au coiffeur) est horripilant. D’accord, il commence par solder ses comptes avec son père en trucidant l’ex-maîtresse mais pourquoi de la nécrophilie ? Pour la lycéenne, en quoi l’acceptation de sa condition d’esclave sexuelle peut-elle être assimilée à une crème de beauté ? etc… Quant à la confrontation finale entre le dieu pur et sourd et le diable vicieux et parricide avec jets d’eau et de lumière, elle prêterait à sourire devant tant de crapouilleries. Un point positif, on ne s’ennuie pas. Pour ceux que cela intéresserait : le film n’est pas rousseauiste.