Des choses gentilles à dire sur ce film :

Pour faire simple Vicious Fun est un gros plaisir pizza/bière/pop corn/M&M’s™ et autres trucs bariolés et régressifs. L’idée de départ vaut déjà son pesant de glucose : suite à une absence momentanée due à une consommation excessive d’alcool, Joel (Evan Marsh), un amateur de cinéma de genre, se retrouve coincé dans un bar après la fermeture alors que s’y tient un séminaire de tueurs en série... Et notre héros de commencer à s’appuyer sur son bagage cinématographique pour se fondre dans le groupe et ainsi sauver sa peau. C’est plutôt sympa.

Ça l’est d’autant plus que James Villeneuve (scénario) et Cody Calahan (réalisation) ne s’arrêtent pas là : la bonne idée de départ n’est pas une fin en soi et le récit ne s’enferme pas sur lui-même. De là un petit tour des lieux de l’épouvante moderne, du commissariat dépeuplé au lit d’hôpital et à la vulnérabilité qu’il évoque, mais aussi de ses figures, maniaque bas du front qui saccage les soirées pyjama et fait des ravages dans les colos avec sa grosse machette, homme caméléon propre sur lui, un jour Superman, un jour Fantômas, un homme qui s’efface sans laisser de traces, tout y passe...

On perçoit au travers de ces éléments, et naturellement du personnage du jeune cinéphile, une forme d’hommage ou d’héritage, qui, tout comme son esthétique eighties, ne vont pas parasiter le film mais au contraire servir l’ambiance et des thématiques explorées. Et ça, à l’heure où on farcit les conduits auditifs, les orbites et les narines des spectateurs et des spectatrices de nostalgie des années 1980 et de clins d’œil pas forcément très subtils, c’est plutôt appréciable.

En fait, le réalisateur sait flirter avec les limites et sait quand s’arrêter, sait jongler entre ce qu’on a envie de voir et nos attentes déçues (ou déjouées) : les facilités quand elles ne sont pas habillement contournées s’intègrent plutôt bien au résultat final ; côté humour, il y a juste ce qu’il faut pour sourire et renforcer l’identité décalée du film ; côté gore, une distribution à bon escient... Rien ne met en péril l’équilibre de l'ensemble.

Seul petit défaut, le film ouvre un appétit qu’il n’arrivera pas à finalement pas à satisfaire. Les personnages ne sont pas creusés autant qu’ils auraient pu l’être, l’univers posé appelle à plus, et on ressort avec l’impression de n’avoir assisté qu’à un premier volet... pas seulement, d’ailleurs, parce que la fin clôt le film autant qu’elle pourrait clore une introduction. Et c’est un peu frustrant.

Malgré toutes ses qualités, Vicious Fun n’est pas un chef-d’œuvre, c’est sûr. Mais c’est un film qui a du goût, qui laisse quelque chose de sympa sur le palais et c’est déjà pas mal.

Voir les 29 ingrédients du bingo des clichés de ce film

https://www.incredulosvultus.top/vicious-fun

Personnage > Agissement

À voix haute | Lit ou fait la lecture - Femme qui sauve un homme en mauvaise posture - Scientifique/enquêteur/écrivain qui s’enregistre sur dictaphone - Stylé | Balance une petite phrase avant de tuer une personne (ou après) - Stylé | Joue avec un couteau papillon - Tire par les pieds le corps d’un sbire/d’un garde pour le cacher

Personnage > Héros ou héroïne

Se recentre/évacue sa frustration au bar - Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient

Personnage > Méchant·e

Ni vu·e ni connu·e | Vole et enfile un uniforme de flic, d’ambulancier, de pompier

Réalisation

Écran partagé - Fin | Véhicule ou personnages qui s’éloignent - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Grammaire | Sauts de peur et hurleurs - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Méthodique | Raye un nom sur une liste

Réalisation > Accessoire et compagnie

Mort hors-champ | Gerbe de sang qui éclabousse un mur, une vitre...

Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Coup de couteau

Réalisation > Surprise !

Faux suspense ! - Piégé·e ! | Les verrous des portières de la voiture s’enfoncent tout seuls

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Est bourré·e ou drogué·e (gag) - Quiproquo sur l’identité des personnages - Recrache sous le coup de la surprise ou du dégoût - Vomi (gag)

Scénario > Dialogue

À voix haute | Se parle - Consigne « Suivez ce... » donnée à un taxi

Scénario > Élément

Titre du film énoncé dans le film

Scénario > Situation

Bagarre | Cache-cache dans les conduits d’aération - Trop injuste | Victime ou témoin pas cru·e (par la police)

Thème > N’importe quoi

Technique | Lampe torche du personnage que l’éclairage du plateau rend inutile

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2020

Créée

le 30 oct. 2023

Critique lue 19 fois

Critique lue 19 fois

D'autres avis sur Vicious Fun

Vicious Fun
Fatpooper
3

Le cercle des tueurs anonymes

Quand l'auteur est tellement content de la coolitude de son film qu'il a décidé d'inclure le mot 'fun' dans son titre, alors ça sent le sapin. Un peu comme en Belgique où l'on va bientôt passer au...

le 16 avr. 2022

2 j'aime

Vicious Fun
QuentinDubois
8

Attention, ça va couper

Vicious Fun a remporté le grand prix du festival BIFFF et le prix du public et ce n'est pas pour rien. S'incrivant dans la vague des films pseudos-nostalgiques/ôde aux 80's, ce dernier a cependant...

le 20 avr. 2021

2 j'aime

Vicious Fun
HenriMesquidaJr
6

Critique de Vicious Fun par HENRI MESQUIDA

Le film offre tout ce que tout amateur d'horreur ado peut attendre : un peu de suspens, un soupçon de frisson et quelques sourires de temps à autre . Mais pas plus :Amusant malgré ses ingrédients...

le 14 nov. 2022

1 j'aime

Du même critique

Beetlejuice Beetlejuice
IncredulosVultus
5

Déterrer pour mieux réenterrer

Dans la série des j’en attendais rien mais je suis quand-même déçu de rentrée, s’il n’y avait pas eu la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre, Beetlejuice, Beetlejuice aurait...

le 6 sept. 2024

14 j'aime

2

Supermarket Woman
IncredulosVultus
8

Les têtes de gondole, c’est sa grande passion !

Des choses gentilles à dire sur ce filmUn peu comme ont pu le faire le tandem Kervern/Delepine dans Le grand soir, Juzo Itami réussit à rendre fascinant et beau un univers qui ne l’est pas forcément...

le 12 sept. 2022

4 j'aime

V/H/S/99
IncredulosVultus
6

Skip to the end

Les V/H/S se suivent et se ressemblent. Cette fois encore, on baille plus ou moins poliment jusqu’à l’arrivée du bon segment. Il y a bien un petit quelque chose avec l’animation des petits soldats...

le 19 oct. 2023

3 j'aime