Vicky Cristina Barcelona est un film majeur dans la filmographie de Woody Allen.
D'abord, il nous permet de retrouver Woody Allen himself, dans la mesure où le cinéaste s'était quelque peu égaré dans les méandres de sa trilogie londonienne aux chapitres fort inégaux.
Mais plus encore, il permet de nous faire découvrir un nouveau Woody Allen, dont l'air espagnol semble bien mieux lui réussir. En effet, Allen va là où il n'était jamais allé, il sort du carcan dans lequel il s'était plongé depuis quelques années en nous livrant une oeuvre plus lumineuse, véritable hymne à l'amour dans sa forme la plus épurée.
Bien sûr, les maladresses et les défauts ne manquent pas. Ils sont même pléthore. Cette tendance hélas à alourdir ses propos jusqu'à indigestion semble être ancrée chez le metteur en scène, trop souvent emporté par la fougue et l'amour qu'il donne au cinéma.
Autre constation, et de taille, Allen a toujours été un metteur en scène dont les films mettaient les acteurs en avant. Quid de Barcelone ? Pour un film s'appelant Vicky Cristina Barcelona, j'ai surtout vu la seconde, et aperçu la première. Quant à la dernière, elle ne sert que de décor. Rien de plus. Car outre le fait de n'utiliser Barcelone que pour la beauté du paysage catalan, force est de constater que tous les personnages ne sont pas traités à la même enseigne. Certains sont même sous-exploités tant leur potentialité dramatique donne envie à davantage d'approfondissement.
Mais qu'importe, Vicky Cristina Barcelona est un film qui malgré ses défauts est un véritable renouveau dans l'Oeuvre Allennienne. Ce dernier se lâche enfin et nous livre une comédie pétillante et sexuée. Un cru bien trop rare chez ce réalisateur pour pouvoir passer à côté.