Il y aura des spoilers dans cet article. Enfin je pense, donc va t'en par précaution. Si mon titre n'était pas assez clair : "je ne suis toujours pas sur d'avoir discerner ce que ce film cherchait à nous raconter". Par conséquence, je ne suis pas sûr de discerner ce qui relève réellement du spoiler. Une situation somme toute paradoxale pour un film qui abuse d'une voix-off !
Technique
Vicky Cristina Barcelona, c'est avant tout une voix off (inutile), qui ne fait que décrire ce qu'on voit à l'écran. Elle en gâche presque des passages purement contemplatifs. On notera néanmoins qu'elle ne cherche pas à expliquer ce qu'il y a à comprendre du film, et c'est tout à son honneur (tousse, Blade Runner...). Il n'est cependant pas impossible que ce film n'ait eu pour autre intention que de nous "shoehorn" son discours dans la gorge. Le cas échéant, c'est que mon esprit était trop étroit pour son gros message. Et si tu vois une connotation pornographique dans cette phrase, j'en décline toutes responsabilités. Cette oeuvre est "grand publique", et ne verse jamais dans le vulgaire (good for you). Ca transpire la sensualité, et c'est cool (hihi).
Vicky Cristina Barcelona, c'est surtout de la valorisation de patrimoine (fictif ?). C'est comme une cutscene, mais sans Computer Generated Imagery. Autrement dit : c'est "bo". Ca reste quand même assez impersonnel comme direction/edition. Ou alors je ne connais pas le style cinématographique de Woody Allen (ce qui est extrêmement juste et vérifié). On dirait une pub touristique (La Montagne, Ca vous gagne !), mais high level.
VCB (comme on le rebaptiserai si c'était un jeu vidéo), c'est également beaucoup de dialogues : c'est très bavard ! Et oui, je sais que ça fait parti du style de Woody Allen pour le coup. J'aime les dialogues, notamment quand ils sont multilingues, et encore plus quand on a le droit à un Javier et une Pénélope pour nous les délivrer avec un certain brio. Ils en font des caisses par moment, mais ça fonctionne complètement au vu du ton du film. Les deux autres actrices font très bien le job, (surtout parce qu'elles sont belles en fait), mais leurs prestations ne m'ont pas marqué particulièrement.
Bon, maintenant qu'on en a fini avec la technique, passons au propos du film. Ou plutôt ce que mon crâne de piaf en a retiré. Gare au trauma !
Propos ?
L'exposition nous expose (héhé) deux petites américaines (oh yeah), à la fois touristes et artistes (biclassées, c'est pété), en vacances estivales au pays du "soleil tout le temps" (à ne pas confondre avec Le Japon). Scarlett (Christina) et Rebecca (Vicky) vont très vite se faire draguer par Javier (dans le rôle de Javier). Il est important d'établir un fait primordiale pour la compréhension de cet objet cinématographique : Javier, pour une femme, c'est S Tiers (je te le dis au cas où tu ne comprends pas bien les femmes). Personnellement, j'aspire à devenir Son Goku (d'où mon faible succès auprès de ces dames), et quand je serai vieux je m'orienterais vers Gandalf (pour ne pas mourir en fait, ça me semble une bonne option).
Et c'est là que l'élément perturbateur narratif révèle son intensité dramatique. Si Scarlett a, elle, déjà envie de se jeter dans le lit de ce magnifique étalon (ce film est tout publique), Rebecca elle, a déjà son coeur pris par un autre : un jeune américain tout mimi à la situation professionnelle appréciable (A Tiers). Cette petite brune a carrément pour projet de se marier avec lui, c'est vous dire ! Seulement, toi, femme qui me lis : Qu'est-ce que tu peux faire contre Javier ? Rien. J'apprécie ton honnêteté femme (A Tiers < S Tiers). Je suis complètement apte à accepter ce postulat fantaisiste que nous présente Woody Allen.
tl:dr : ça me permet de m'identifier à Javier.
Là où j'ai du mal à comprendre le propos de cette oeuvre, aussi chaleureuse et colorée soit-elle, c'est qu'avant même que Rebecca ne succombe inévitablement aux multiples tentatives de séduction de l'expert (à ne pas confondre avec Horatio), la belle lui explique clairement, et dans la langue des cain-ris s'il-vous plaît :
"Je suis amoureuse d'un autre, et je vais me marier : va-te-faire voir Javier".
Javier comprend très bien la situation (bilingué : c'est pété !) , mais lui fait comprendre, peu ou prou, qu'on ne vit qu'une fois; qu'il serait trop bête de ne pas tenter sa chance avec cette petite brune, et qu'elle serait trop bête de ne pas profiter des propositions alléchantes de Javier (lieux paradisiaques, rencontres artistiques, restaurants gastronomiques, and the list goes on). Ce qui devait arriver, arriva : Rebecca n'est plus sûre de ses sentiments pour son abruti de cain-ri, et se confie à Javier. Avec la sincérité qui est la sienne, le dieu de ces dames lui rétorque un "truc" qui a raisonné dans mon cerveau de la sorte. Attention ça pique.
"Ecoute Rebecca, tu sais, j'ai foutu le bordel dans ta vie, c'était complètement gratuit de ma part, mais je pouvais pas le prévoir. J'ai beau être Javier, j'ai pas un QI assez élevé pour comprendre que séduire une femme en phase de se marier, c'était pas nécessairement le truc le plus optimisé de la métagame. Quand on est S Tiers, on respecte rien, même pas la méta ! On ouvre la garde n'importe comment, et on roule sur le casting sans réfléchir."
Vergil - Ultimate Marvel vs Capcom 3
Et je peux vous assurer que c'est à ce moment là que j'ai senti mon cerveau couler par mon oreille droite. Ce film est rempli de péripéties et des dialogues de ce niveau ! Et quelques phases dantesques de Pénélope (qui m'ont rappelé une ex hystérique). Enfin en moins "ouf malade" quand même. On ne vit pas dans un film de Woody Allen à ce que je sache. Toujours est-il que tous les évènements de cette "histoire" sont une suite de décisions qui n'a pour seule fonction que de.... Arf, comment poursuivre sans spoiler ? Je pense que c'est mort à ce stade, mais évoquons un cas d'école classique pour limiter la casse.
One of the worst written DBZ Saga was the Cell Saga. The biggest motif of this Saga was stupid Sayan pride to make the plot moves on, or more precisely, to make the plot draggs fucking on.
"Didn't feel like I needed the heart medicine"
"We can't stop Gero now, I want to fight the androids"
"Go ahead Cell, become perfect. I will beat your perfect form."
"Could you get stronger if you had more time?"
"Cell deserves a senzu bean"
"Finish him now Gohan!"
"Nah"
It was everyone's downfall.
Woody Allen, ça me fait mal au cul de le dire, mais l'écriture de ton film m'a rappelé Dragon Ball Z. Et pas Dragon Ball Z dans ses grandes heures hein ! La Cell Saga été écrite/improvisée sous la pression d'un studio qui a forcé l'auteur à pondre un addon supplémentaire à un série qu'il avait achevé. Alors Woody, si ton équipe a eu des soucis avec ta maison de production, je peux arriver à comprendre, mais si ce ne fût point le cas, je suis obligé de dire :
"chaud cacao, chaud chocolat !".
Bilan VCB
J'ai bien aimé les images (aussi classiques soit-elles), j'ai bien aimé les personnages (aussi archétypesques soient-ils), j'ai bien aimé l'ambiance (aussi over-clichéesques soient-elles), j'ai bien aimé les dialogues (aussi théâtrales soient-ils), j'ai bien aimé la musique (vi), mais j'arrive même pas à déterminer si c'est un drame, une comédie ou une satire (ou un medley des trois). Honnêtement, j'avais le cerveau en sauce blanche à la fin du film. Alors peut-être que le film avait un discours trop subtile pour ma tête, caché sous un setting si cliché, un plot si "convenient", et des personnages si simplistes. Une morale possible m'est apparue à froid, quelques temps après ce visionnage :
C'est peut-être une comédie-satirique qui vise à juxtaposer la bêtise des couples rangés des cadres moyens américains, vis-à-vis de la bêtise des couples excentriques des bo-bo européens.
Et le cas échéant, elle n'est ni super divertissante, ni intelligemment écrite, et son message est au ras des fleurs bleues.