Déclaration d'amour woodylienne à l'Espagne !
Après une trilogie à la sauce anglaise avec Scoop , Match point ,et le Rêve de Cassandre, Woody Allen nous plonge au creux de ce film chaleureux et coquin au coeur de Barcelone. Notre réalisateur exploite un nouveau genre au sein de sa mise en scène ; sous ses faux airs d'aventure sentimentale estivale pour nos deux héroïnes américaines se cache un récit érotique décomplexé abordant de nombreux thèmes propice à la réflexion. Le générique du début en lettres blanches sur fond noir couplé de cette voix off mi-complice au spectateur , nous plonge immédiatement dans l'univers de Allen.Il nous narre ici les mésaventures de Vicky , jeune étudiante, modèle sur le point de se marier , au destin tout tracé ( joué par Rebecca Hall ) et de son amie Cristina ( Scarlett Johanson ) célibataire, impulsive , d'une âme artistique et sans réelle idée de sa vie future partant pour un été à Barcelone en étant hébergé par la Tante de Vicky.
Le hasard leur fait rencontrer Juan Antonio un célèbre peinte énigmatique et séducteur ( Javier Bardem) qui va bouleverser leurs existences. L'apparition de l'ex-femme de Juan , Maria Elena ( joué par la sulfureuse Pénélope Cruz) va jouer un peu de piment dans cette savoureuse salsa scénaristique.
L'intrigue quoi que banal au premier abord, est mise en valeur grâce à un formidable jeux des acteurs, des décors somptueux filmant Barcelone dans toute sa splendeur digne d'une belle carte postale !
Les jardins, l'ambiance coloré, l'architecture de Gaudì , le charme des musiques et des joueurs de flamenco, nous transporte dans une univers surfant sur les stéréotypes certes mais rempli de malice , de magie ,et envoûte littéralement le spectateur.
Les sourires, les regards , les gestes de chacun de nos personnages nous suscite des frissons plein d'érotisme. Le mélange comédie sentimentale hollywoodienne et le conte sensuel espagnol fonctionne à merveille.
La magie de ce film réside non dans la mise en scènes du plaisir charnels entre les personnages mais dans l'innocence que le cinéaste fait confondre avec ses personnages archétypes au fil du récit.
Les deux vrais thèmes abordé dans le film sont : le désir ; qui est omniprésent : dans les jeux de regard et de parole des personnages et dans l'esthétisme des scènes filmées.
Mais aussi le choix ; Vicky/ La raison ou Cristina/ Les sentiments.
Nos deux héroïnes ingénues croient maîtrisées leurs désirs, leurs projets et leurs certitudes. Ce qui se révèlera faux et découvriront pour chacune d'elle une facette cachée de leur personnalité. La fin du film nous quitte sur cette "parenthèse" enchantée dans laquelle nos héroïnes vont retourner à la réalité de leur quotidien; laissant le spectateur repartir dans ses limbes fantasmatiques.
La sexualité est abordée sans taboo dans le discours , tout en jouant sur une mise en scène sensuel et savoureuse; qui se mélange parfaitement au monde de l'art ; un monde de liberté , d'euphorie , d'érotisme, et de folie.
Ce film n'est pas mon préféré venant de Woody Allen mais il m'a touché par sa belle mise en scène, un scénario simple dans sa construction mais avec toujours des éléments philosophiques à en tirer , et au bel hommage que rend le réalisateur à l'Espagne en saluant sa culture, son art , son histoire.
Ce film m'a redonné envie de m'évader sur les terres espagnoles pour l'été prochain !