Victor, petit vieux à la langue bien pendue (incarné par Pierre Richard), est adopté par une famille d'acceuil suite à un concours par Global, un journal concurrent à Closer et Public.
Son arrivée dans la famille va bouleverser les habitudes...
Une bonne petite comédie française ? Répondons par la bande...
Les gens qui vont peu au cinéma ont eu deux types de réactions face à Bienvenue chez les Ch'tis : soit du "ah bah c'est génial !" (parce qu'ils ont rigolé 10 fois et que l'histoire était à peu près bien raconté) ou "ah bah c'est un navet !" (pour exactement les mêmes raisons).
Ce film est la raison de pourquoi BCLC a été un succès énorme et de pourquoi on ne peut pas dire que c'est un film vraiment mauvais : car c'est certes un film-produit mais pensé avant tout pour être un film avec tout ce que ça implique au niveau de l'écriture.
A côté de ça, Victor est le prototype même du film fabriqué pour marcher. Pas cartonner non, ce n'est pas le but, mais c'est le film fait pour faire 1 ou 2M d'entrées maximum en s'aidant d'un évènement ponctuel (là ça va être la fête du cinéma) et ainsi pouvoir passer en prime time sur TF1. C'est le film d'une France beauf, dont on a le droit d'avoir honte.
Partant de sujets centraux ou périphériques pourtant intéressants (la place des personnes âgées dans notre société, la découverte et la fascination d'une provinciale pour Paris, les aspects les plus sordides du journalisme façon poubelle,...) le film arrive à recycler tout cela dans un bel élan pour en sortir ....du néant.
Aucun axe n'est traité. Aucun. C'est d'ailleurs assez formidable d'une certaine manière : réussir sur un film de 90 minutes à aborder des sujets sans jamais les traiter (même mal) représente un tour de force.
Alors certes, le journalisme de type Closer est vaguement traité, si. Mais avec un impact à peu près nul car vu par le prisme des personnages...
...Et quels personnages ! La base même de l'écriture d'une comédie n'est pas respectée : aucun personnage ne donne envie de s'attacher émotionnellement. A l'extrême rigueur il y a le père de famille (joué par Antoine Duléry) mais qui est doté d'un tel charisme que l'attachement ne prend pas.
Ce personnage est d'ailleurs avec celui de Victor, le seul à avoir un acteur à peu près bien le jouer. Les autres, débutants ou confirmés, se dépêtrent avec des textes tellement ampoulés et ridicules que leur efforts (qu'ils soient conséquents ou inexistants n'y changeant rien à l'affaire) ne servent à rien.
Et quelle beaufitude crasse se dégage de cette brochette ! Ce sont des coucheries que le théâtre de boulevard ne se permet plus depuis longtemps, c'est un regard sur l'art et la diététique que ne renierai pas les plus farouches démagogues, c'est une écriture des jeunes digne de Julie Lescaut,...
En plus le film au bout du compte donne plus l'impression du lancement d'une nouvelle série du mercredi soir sur TF1 que d'un vrai film vu qu'aucune vraie intrigue ne se déroule. Il n'y a pas de construction claire, les éléments sont disparates, les personnages n'évoluent pas ou de manières incohérentes, des éléments sont souvent laissés de côté à peine évoqués...
Certains films sont catastrophiques mais au moins ils sont drôles. Là, on a juste l'impression d'avoir les yeux salis comme après une émission de Cauet coprésentée par Arthur avec des reportages de Julien Courbet scénarisés par Endemol.
Je regrette de ne pas pouvoir mettre 0.