Ce film n'est pas seulement une réussite au niveau du scénario mais aussi au niveau de la réalisation. Justine Triet porte en effet la casquette de la réalisatrice mais aussi de la scénariste. Ce film n'est pas construit à l'image des "faux films féministes" . Beaucoup de films veulent se donner des allures feministes qui consiste seulement, comme dans Trainwreck avec Amy Schummer, à inverser les genres. Ceci fait que les personnages féminins dans ces films ont les caractéristiques des personnages masculins type du cinéma. Or Victoria évite cet écueil. En effet ce personnage a beau être névrosé au plus au point on ne part pas dans des clichés féministes ni masculinisant. Victoria est une femme avec ses défauts et ses qualités et surtout ces hommes qui lui pourrissent la vie. Mais ce n'est pas seulement dans sa narration que Victoria change. Je crois avoir reconnu une référence faite à Hitchcock dans la réalisation de plan aérien qui m'a personnellement fait penser à celui de la Mort au trousse. Mais ce n'est que mon envie.
Ce personnage féminin central est néanmoins tourmenté par de nombreux hommes mais elle ne les blâmes pas ou très peu. On parvient même à en rire par les descriptions faites de Victoria (ou Vicky) sur le blog de son ex et autres notes d'homour de ces dialogues très bien écrit. L'humour, tout au long du film, est d'ailleurs bien traité et aidé par le jeu de Virgina Efira qui est parfaite dans ce rôle. Et Vincent Lacoste, qui peut agacer par ses moues et sa nonchalance, tient ici in rôle parfaitement en accord avec celui d'Efira. La scène de sex entre les deux, sans bande son et sans gros plans mielleux, est parfaite.
La mise en scène tente de jouer et de briser les règles classiques de la mise en scène. Pour ce faire la réalisatrice dissocie les son et l'image gardant toujours l'attention du spectateur. Le travail du son dans ce film est en effet très important. Ainsi les transitions ne se font plus par l'image (ou presque) mais par une bande son, un voix off ou bruitage qui chevauche deux scènes qui n'ont pas nécessairement une ambiance commune.
Enfin le jeu de couleur qui participe à une composition précise des plans. La chambre noire reflète la torpeur et le gouffre dans lequel elle se trouve. Cependant lorsqu'elle y amène un homme avec qui elle a réellement envie de coucher (Vincent Lacoste) cette couleur semble disparaitre et être remplacée par la peau de leur corps enlacés qui prennent plus de place dans l'espace que le noir. Enfin le rouge : depuis la robe d'Eve au murs du tribunal en passant par le canapé sur l'affiche: symbole de la passion dévorante qui envahi Victoria lorsqu'elle est au tribunal.
Ce film,, vous l'aurez compris m'a beaucoup beaucoup plus puisqu'il peut plaire et toucher tout le monde en jouant sur les codes du cinéma sans pour autant avoir de très hautes prétentions comme certains films de nos jours.
Je m'excuse si je ne suis pas très compréhensible, je ne suis pas très forte à cet exercice mais j'ai beaucoup trop aimé ce film pour ne pas faire de critique.
Des bisous.