Parce que j'attendais ce film à peu près autant que le dernier Lars Von Trier. D'ailleurs, j'attends encore plus un film de Lars Von Trier avec Efira. Ce jour-là, je supprime mon compte SensCritique instantanément, et ça va en réjouir plus d'un ! Cette critique, qui n'en est pas une, sera un petit billet d'humeur. Je le fais rarement, mais je ne me vois pas critiquer Victoria. Juste vous donner envie. Il y aura, dans ce billet, une partie pour les gens normaux et une partie pour les pervers. Parce que Victoria mérite que j'essaie de vous persuader qu'il s'agit-là du meilleur rôle de Virginie Efira au cinéma. Et vous savez pourquoi ? Parce que c'est un très bon film.
Je n'ai jamais vu un seul film de Justine Triet, mais je l'aime d'amour d'avoir fait tourner mon actrice belge fétiche dans un très bon film. Qu'on se le dise, les romcom ou comédies dramatiques, tantôt confidentielles, tantôt stupides, qu'accumule Virginie Efira ne lui permettent pas d'une part la reconnaissance, d'autre part une réelle jouissance pour ses fans. On peine à la trouver particulièrement talentueuse car ses choix de film n'aident pas, même si j'en défends une majorité ; j'aime les romcom. Mais alors, Victoria. Victoria et toute cette histoire d'avocate paumée, dont on suit un procès important qui suit lui-même sa vie personnelle et intime, décharnée comme les éléments du dossier qu'elle défend. Victoria, cette utilisation de la bande-son, ses plans silencieux, en musique mais sans autre sons, avec des voix incrustées dans certaines scènes qui se passent juste un peu avant ou juste un peu après la scène. Vous ne comprenez rien mais ce n'est pas grave. Victoria et ses élans de romantisme, aussi, de moments drôles, de fantaisie, ce doux parfum de l'inaccessible et du vice, cette trentenaire incapable de lever les yeux vers l'essentiel, rongée par ses soucis et ses torts.
Ah, Victoria, ce sont tous les thèmes, toutes les aspirations, toutes les envies du cinéma cher à Virginie Efira réunies en un seul film. C'est Et ta soeur, Caprice et L'amour c'est mieux à deux en même temps. Victoria c'est exactement pourquoi je vais voir tous les films de Virginie Efira au cinéma. J'attends le jour où, dans son domaine de prédilection, parce que tout comme Anne Hathaway, c'est un choix de carrière, elle trouve enfin le film qui convient au public, aux sceptiques et à elle. Ce n'est pas un grand film. C'est un film dans lequel on peut s'identifier, un film qui joue autant avec les charmes de la belle belge qu'avec ses multiples talents de comédienne, avec un soupçon de mise en abîme évidente. C'est lumineux, frais, maîtrisé, bien filmé, tendre, c'est le portrait d'une femme parmi tant d'autres, un bout de vie qui se raconte tel un procès, où à la fin, comme un bilan doux-amer, la vérité triomphe toujours, et l'amour aussi, aussi discret qu’exubérant. C'est chimique, après tout.
Le moment d'éloigner les enfants est arrivé. Pour ceux qui, comme moi, vont à la base voir ses films parce qu'elle est belle et physiquement intelligente. Il y en a. C'est une actrice que j'apprécie, mais c'est l'une des seules pour laquelle je n'y vais que pour son physique, et advienne que pourra pour la suite. Arrêtez ici si vous êtes mal à l'aise, par exemple, devant Adèle dans La vie d'Adèle qui lèche/bouffe/bave sur la main d'Emma au restaurant.
Virginie Efira apparaît, dans une scène, seins nus. Oui. D'une manière générale, et c'est d'autant plus incroyable parce que c'est filmé par une femme, elle est beaucoup plus désirable que d'habitude. Ses tenues sont souvent décolletées, transparentes ou vraiment tendancieuses. Les scènes de sexe ou de tension sexuelle sont rares. J'ai particulièrement aimé le plan de dos, elle joue du piano et sa robe dos-nu s'ouvre jusqu'à la frontière de ses montagnes belges, une fois. Oui là c'est le malaise du lecteur. On connait Virginie Efira, elle a tendance à avoir quelques scènes, dans tous ses films, où elle est plutôt séduisante et provoque la tachycardie avec des tenues plutôt sages à l'érotisme suggéré. Dans Victoria, les plans où elle apparaît belle, sexy et pourvue d'un sex-appeal sans équivoque sont légion. Je peux vous dire qu'à la sortie bluray, je vais réapprovisionner une vingtaine de listes, et tu l'auras compris ce ne sera pas à base de plus belles romances du cinéma français, c'est pas le projet. Si vous avez pour fantasme de vous identifier au personnage avec qui elle fait l'amour, c'est parfait, d'autant plus qu'elle y joue une sorte de névrosée sexuelle. Ses seins ne sont pas décevants, au contraire, ils sont tels des Chocapic dans son lit le soir avec L'amour est dans le pré à la télévision. Alors oui pour vous c'est une métaphore qui veut dire que c'est nul, mais c'est bien. Ses seins, son corps, c'est bien.
C'est toujours important de finir une critique sur une atmosphère un peu misogyne, il ne faudrait pas que vous me preniez pour quelqu'un de sensible ou d'intelligent. Ce serait un comble.