Ce que l'on retenait de la reine Victoria jusqu'à présent était cette image figée de vieille veuve endeuillée, vêtue de noir. On a tendance à oublier qu'elle a été la souveraine qui a régné le plus longtemps sur son royaume (plus de soixante trois ans).
Ici, le réalisateur se propose de montrer la face cachée de Victoria, à l'aube de sa majorité, lors de sa montée au trône. Élevée par sa mère, la princesse Viktoria de Saxe-Cobourg, et par l'intendant de celle-ci le Sir Conroy, Victoria comprend au fur et à mesure toutes les responsabilités qui lui incombent. Ses oncles n'ayant pas eu de descendant, la jeune princesse se retrouve héritière légitime de la couronne.
Entre manipulation de la part du sir Conroy, de sa mère et de nombreux maillons gravitant autour Buckingham Palace et de Windsor, et volonté d'asseoir son autorité et de bouleverser les conditions sociales, les ambitions vont bon train. Dans cette effervescence, entre dans sa vie le prince Albert de Saxe-Cobourg, son cousin germain. Les prémices de sentiments font de cette relation un lien privilégié et une formidable opportunité de connaître un renouveau.
Je l'ai déjà dit mais je le répète : ce film vaut vraiment le détour. La distribution des rôles est selon moi parfaite : quel bon choix que Rupert Friend en prince téméraire et vaillant !
On pourrait craindre un mélodrame navrant pour adolescentes attardées, mais ce n'est pas le cas. Les décors sont superbes, le scénario est rondement mené et la tension est uniquement palpable lors du dénouement.
C'est un film qui laisse le sourire en fin de séance et qui incite à se renseigner sur la reine Victoria au-delà de ses premières années de règne.