"Video Games : The (Uninterresting) Documentary"
Ce "documentaire" n'a aucun intérêt, pour aucun public ou presque, comme on va le voir.
Il revient de façon plus que succincte sur l'histoire globale de l'industrie à nos jours, se permettant par exemple d'occulter complètement SEGA, et ne conviendra donc sur ce point ni au pur néophyte qui n'aura qu'une succession de faits sans analyse particulière, ni au connaisseur qui n'apprendra rien de nouveau et ne bénéficiera pas non plus d'un éclairage particulier sur des thèmes qu'il connaît déjà.
De plus, s'il semble vouloir défendre la cause des joueurs d'un premier abord, il ne se sert en réalité que de l'image plutôt positive que les "geeks" ont gagné ces dernières années pour simplement les y inclure sans s'attarder plus en détails sur leur point de vue de l'évolution du média. Tout ça dans le but de promouvoir une industrie qui a déjà su s'affirmer comme la première industrie de divertissement, et qui ne semble donc pas en avoir besoin de prime abord.
Mais si les divers acteurs importants de cette industrie se prêtent ici volontairement au jeu, c'est parce qu'ils savent qu'il s'agit bien de s'adresser aux joueurs, afin de les rassurer. Et c'est là que cela devient grave.
Le documentaire tente laborieusement sur sa fin de nous expliquer que si les joueurs râlent sur la piètre qualité de gameplay des récents jeux de gros développeurs, c'est parce qu'ils en veulent toujours plus, comme la technique les y a habitués. Et puisqu'un mensonge éhonté ne peut se suffire à lui-même, et qu'il faut toujours donner le change, on tentera aussi de nous faire avaler que ces mêmes gros éditeurs et l'industrie en général doivent prendre le temps de s'habituer aux changements.
Sauf que quand plus tôt on t'explique que la première X-BOX a été pensée à l'origine comme une fausse console contenant un Windows faisant tourner Direct X, et que l'on voit ce que sont devenues les dernières PS4 et X-BONE, et que l'on sait l'avance que les ordinateurs ont sur les consoles en thermes techniques, sans pour autant ne pas bénéficier de Steam et des petits développeurs, on comprend mieux pourquoi Sony et Microsoft se sont empressés de les accueillir sur leurs plateformes respectives, et on ne peut que rigoler devant cette excuse de technique qui évoluerais trop vite...
Du coup, on se retrouve avec un pur outil marketing qui prend son principal interlocuteur pour un con tout en faisant dire exactement le contraire à ses intervenants. Et là on se dit que l'industrie a peut-être réussie à se protéger d'un éventuel nouveau "E.T. crash" en laissant espérer le joueur d'un jeu toujours moins médiocre (que ce soit en qualité ou en contenu, ou les deux) grâce à l'ajout de contenu payant supplémentaire...