Une femme fuit une sorte de campement nomade avec ses trois garçons et se réfugie dans le pavillon coquet chez ses parents. Un homme, son compagnon,vient négocier le retour de sa compagne pour finalement repartir avec deux des trois enfants qui l'accompagneront durant une dizaine d'années dans une vie faite de cavale, de campements rudimentaires et de maisons en ruine isolées. Refusant les normes d'une société qu'il exècre, Paco fera vivre une enfance hors cadre à ses fils pendant qu'au loin la mère se bat pour les récupérer.
Basé sur une histoire vraie, "Vie sauvage" m'a fait penser à un sandwich et plus précisément à un de ces double big machin de chez MacTruc...vous savez, ceux qui, dès que vous y mordez dedans, laissent échapper de leur garniture pour vous saloper votre pantalon. Drôle d'idée me direz-vous pour un film naturaliste, dont le héros refuse tous ces produits immondes d'une société de consommation pourrie. En fait, en y regardant bien, tout dans le film induit à cela ! Sa structure tout d'abord. Le film débute par une scène haletante, filmée à l'épaule, où la caméra suit Céline Sallette affublée de dreadlocks fuyant un campement boueux. C'est nerveux, brut, comme dans un film des Dardennes...(Ah mais ce sont eux les producteurs du film !.. ) Et il finit pareillement avec le retour de la comédienne dans des scènes intenses. Entre ces deux moments, ce qui fait figure de garniture sont les 10 ans des enfants passés avec ce père aux idées radicales. La caméra se fait moins nerveuse, plus douce en fait, jouant avec la nature et le soleil. Ca dégouline un peu, dans le sens où malgré la dureté de cette vie de parias volontaires, le réalisateur semble y trouver une certaine poésie, s'attardant notamment à filmer longuement des soirées musicales et festives autour d'un feu. Entre le folklore hippie et les problèmes du père pris en sandwich (on y revient) entre ses pensées utopistes et une réalité qui n'hésite pas à se rappeler à lui, le film s'attache à garder une certaine distance. Epousant tour à tour les points de vue de chacun des protagonistes, Cédric Kahn ne juge jamais, livrant au fur et à mesure des éléments étayant notre réflexion. En bon cinéaste gourmet, il ajoute dans son sandwich de bons ingrédients mais, hélas, la garniture n'arrive pas à avoir la saveur qui donnerait à l'ensemble un goût fantastique.
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pilyen
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le 30 oct. 2014

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