Vieilles Canailles par RemyD
Comédie irlandaise, « Vieilles canailles » fait l'apologie de la tricherie et rend hommage à la légendaire joie de vivre des Irlandais.
Au moins une fois par anées, ceux qui font du cinéma de l'autre côté du Chanel nous offre un petit bijou. C'est le cas aujourd'hui pour le premier long métrage de Kirk Jones, un rescapé de la publicité. Avec ses « Vieilles canailles », il réussit à faire rire là où d'autres seraient tombés dans le piège de la facilité. A priori, son film peut paraître des plus inintéressants à cause de son sujet non commerciale. La moyenne d'âge des personnages flirte allégrement avec la soixantaine. Qui aujourd'hui peut encore être attiré par un film de « vieux » ? Les Britanniques et les Suisses alémaniques qui ont d'ores et déjà réservé un véritable triomphe à cet hymne à l'escroquerie.
Délicieusement amoral, « Vieilles canailles » conte les manipulations d'un village irlandais face à la sacro-sainte loterie britannique. Cette dernière annonce le vainqueur de la semaine en la personne d'un habitant du petit hameau de Tullymore. Deux compères ayant participé sans succès au jeu, mènent leur propre enquête pour dénicher l'heureux possesseur de 6,5 millions de livres. Par déduction, ils finissent par mettre la main dessus. Il ne leur reste plus qu'à tromper le représentant de la loterie pour encaisser le pactole.
C'est la gouaille des deux compères enquêteurs qui fascine et amuse le spectateur. Avec des bons mots et des situations très drôles, Kirk Jones fait une entrée remarquée dans l'univers du long métrage. Il fait preuve aussi d'un agréable sens de l'image : les paysages côtiers qu'il filme donne envie de se rendre sur place pour profiter de l'atmosphère qui semble régner dans le film. La musique aux accents traditionnels irlandais renforce encore notre plaisir. Mais l'intérêt principal réside dans un scénario malin qui donne la part belle à ces filous de première classe. « Vieilles canailles » leur rend hommage et prouve que les films avec et pour adolescents boutonneux n'ont fort heureusement pas le monopole du Septième Art.
Un très bons moment d'humour britannique qu'il serait dommage de manquer.