Mélanie est gentille, "et c'est la seule maladie qui ne soit pas remboursée par le Sécu", dit sa mère. En plus d'être gentille, elle est moche, vit dans un bled paumé et fait un boulot un peu pourri. Tout le monde profite allègrement de sa gentillesse : Martinez, son patron au relai routier où elle travaille comme serveuse/secrétaire/pompiste, sa voisine du dessous qui lui fait promener son chien, sa mère qui est toujours malade et réclame ses services, les vieux de la maison de retraite, qui tapent dans le cake qu'elle fait pour sa grand-mère.
Tout pourrait continuer ad vitam aeternam s'il n'y avait cette goutte d'eau qui venait faire déborder un vase un peu trop plein. A l'approche de la St Valentin, les trois pétasses du village -Aurore, Blandine et Jessica- décident de lui jouer un vilain tour. Elles se font passer pour un Prince Charmant sur un site de rencontre, et Mélanie n'y voit que du feu. Alors que la rencontre tant attendue est prévue pour le lendemain, jour de la St Valentin, Mélanie découvre le pot aux roses. Dés lors, elle n'a plus qu'une seule idée en tête : se venger.
Elle passe donc de la fille gentille à la fille vilaine, et commence son long travail de vengeance. D'abord, Martinez se tape une visite de l'inspection du travail, puis Aurore, Blandine et Jessica font l'objet d'un plan d'abattage méthodique, visant à ruiner respectivement leur mariage, leur musée de l'animal de porcelaine et leur image. Ensuite, Mélanie apprend à dire non : non à sa mère, non à sa voisine, non aux vieux, non à Martinez, non à tout le monde. C'est sans compter un mystérieux prince charmant, bien réel cette fois çi, qui dépose des bouquets de roses sur le pallier de son appartement...
Dans Vilaine, tout ressemble au conte populaire cinématographique de Jeunet, avec une France de carte postale, un personnage central original et décalé, une voix off qui pose le décors et l'histoire. On est pourtant loin de ce succès populaire du cinéma français, avec un film comique mais imparfait, qui pourrait sûrement avoir connu un accueil plus chalereux si quelques scènes mal senties avaient été oubliées. Dans l'ensemble, le scénario est bien ficelé et le personnage de Mélanie est bien trouvé et bien joué, et on retiendra quelques passages sympathiques, au détriement de cette fin un peu... hum... ratée, par exemple.