Je m'étais bien préparé hier soir à voir ce film. Mis en condition depuis 20h00 pour m'apprêter à recevoir du nouveau et du drôle à la fois, par cette oeuvre que l'on avait initialement annoncée comme prodigieusement satirique...
Mélanie est moche et n'a pas plus de chance. Elle est gentille certes, mais ne reçoit jamais rien en retour. Celles qu'elle croie être ses amies, vont au contraire la trahir, et c'est ainsi, à force de trop, que Vilaine naîtra.
Le prologue prend corps sur fond d'un Grégoire Moulin ayant pris un peu de plomb dans le ciboulot. L'idée insufflée qu'elle puisse se rebiffer contre tout est en soit plutôt bonne et originale, mais la perplexité vient assez vite nous surprendre. En essayant même de retenir ce sentiment qui gagne, on sent rapidement des odeurs de trucs qui clochent.
Partis de l'idée de rassembler les ingrédients pour faire LE film drôle, l'équipe de travail a juste oublié de poser la frontière de la légèreté idiote, qui au lieu d'accoucher de la profondeur voulue, annoncée, puis attendue par le spectateur, se synthétise à des empilements de farces à mesure vues et revues encore.
Les gags se veulent extravagants, mais sont davantage prévisibles et posés sur des dialogues plus que superficiels, comme pondus à la va que je te pousse, absurdes surtout, tels qu'ils peuvent l'être souvent dans ce genre de film avec ce genre de personnages.
Alors confirmation est faite, on tombe dans un grotesque que l'on peine à apprécier.
La narration s'articule autour d'une voix off lourde et mal convenue, qui s'intègre difficilement à la bande et s'entend surtout comme un manque flagrant dans la mise en scène, une sorte de pansement ajouté après coup, ou l'incapacité du réalisateur à exprimer par l'image la profondeur de l'histoire.
Où est donc passé l'informel, le sous-entendu, registres en même temps savoureux et cyniques essentiels aux chefs d'oeuvre du genre, totalement absents de la recette que l'on nous sert ici.
On regrette en y songeant, un bon Diner de Cons ou encore une Chèvre, explosions d'idées farfelues et subtiles d'une nostalgie renversante.
Mais ceci n'est rien lorsque établit ce faux air de Josiane Balasko qui poursuit tout du long, en laissant un goût bizarre entre le presque rigolo et le ridicule. Une approximation dans laquelle on retrouve jusque les moindres mimiques sans que la prestation ne s'en approche d'un pouce.
Le jeu d'acteurs peine à rester acceptable et lorsque enfin on entrevoit la blague, l'absurde reprend le dessus. On send des pistes non explorées, et la déception gagne lorsque vient l'épilogue qui annonce brutalement un fin simpliste. Mélanie n'est en fait pas vilaine, elle prend juste une revanche sur la fourberie de ses ex-amies...sans aller plus loin.
Un film plutôt décevant, en définitive, qui n'apporte pas grand chose de nouveau. C'est dommage.