Vincent est un monsieur-tout-le-monde qui fait subitement l'objet de persécutions inexpliquées. Sa seule vue suffisant à déclencher une agressivité exponentielle à son égard, le voilà contraint de s'isoler à la campagne ; les agressions ne s'arrêteront pas pour autant, acculant Vincent à une solitude de plus en plus mortifère. En cherchant à en comprendre les motifs, que finira par découvrir le personnage principal ?...
Surprenante production française à mi-chemin du thriller, du fantastique et de la comédie noire, ce métrage s'inscrit dans le sillage d'une paranoïa induite par la récente pandémie et sort du lot grâce à l'efficacité d'un pitch épuré : dans un monde où le contact peut être dangereux, chacun peut devenir une victime potentielle entourée de tueurs.
Sur un concept à la George Romero poussé au maximum, le réalisateur cherche à balayer tout le spectre allégorique induit par son pitch : marginalisation, harcèlement social, misanthropie post-pandémique et relation de couple.
Le film est constamment traversé par une interrogation : être le catalyseur d'une violence collective irraisonnée vous met-elle pour autant à l'abri de la contagion d'agressivité galopante ?
Le métrage parvient à maintenir vaille-que-vaille un équilibre ténu entre phases trop explicatives et préservation du mystère. Karim Leklou est plutôt convaincant dans le rôle-titre, Vimala Pons que l'on a plutôt l'habitude de voir dans des comédies légères tient un second rôle plutôt surprenant.
L'unité de lieu passe de Paris à la "France profonde" et la musique synthétique minimaliste se veut un clin-d'oeil à certaines bandes-sons de films de genre des années '80.
Les amateurs de films de contaminés ou de pitchs fantastiques originaux devraient apprécier.
A voir pour : toute la lente mise en place du pitch et la montée en crescendo sous le regard ahuri de Leklou ; la lutte à mort dans la fosse septique ; la toute fin sur l'autoroute.